Nourrissons morts à Chambéry : les parents portent plainte

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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
VIDEO - Ils souhaitent que "ça n'arrive plus jamais". Les poches alimentaires mises en cause ont été retirées.

L’INFO. Les parents des nourrissons morts contaminés par des poches alimentaires ont porté plainte contre l'hôpital de Chambéry pour que "ça n'arrive plus jamais", tandis que le gouvernement a annoncé le retrait des lots de poches mises en cause dans cet "accident gravissime". La ministre de la Santé Marisol Touraine a assuré samedi que "tous les lots" de poches de nutriments mises en cause avaient été "retirés".

Une enquête ouverte. Les poches en question viennent d'un laboratoire français, a indiqué le directeur de l'hôpital de Chambéry, en refusant d'en dévoiler le nom. L'Agence régionale de santé n'a pas non plus souhaité divulguer cette information. Le parquet de Chambéry a ouvert une enquête, indiquant qu'il ne communiquerait plus sur ce dossier avant la semaine prochaine au plus tôt. Les trois nourrissons, dont deux prématurés, étaient hospitalisés dans le service de réanimation néonatale de l'hôpital et sont morts les 6, 7 et 12 décembre à la suite d'une dégradation brutale de leur état général. Un quatrième, qui présentait des symptômes identiques, a pu être sauvé in extremis.

Une bactérie en cause. Ce n'est que quelques jours avant Noël, après qu'un quatrième nourrisson eut réchappé in extremis à la mort, que les parents apprendront la cause du décès de leurs enfants. Des poches de nutriments, servant à les alimenter par perfusion, étaient contaminées par une bactérie, leur a expliqué l'hôpital. Les trois familles ont déposé plainte pour homicide involontaire contre l'établissement.

Une faille dans le système. "On ne veut pas qu'on nous plaigne", explique Laurent. "On a saisi la justice pour qu'ils trouvent ce qu'il s'est passé. Il y a une faille dans le système, il faut absolument qu'ils trouvent cette faille pour que ça n'arrive plus jamais", poursuit-il. "C'est quand même étrange qu'il ait fallu attendre quatre cas avant qu'ils comprennent qu'il y avait quelque chose de grave", pointe pour sa part Antoine. "Ce qui m'étonne, c'est que suite au décès de Chloé, ils n'aient pas pensé à tout analyser", ajoute-t-il. Jonathan affirme lui ne pas en vouloir à l'hôpital dont le personnel a fait "tout ce qu'il a pu".

L'hôpital "assumera" si sa responsabilité est mise en cause, a assuré Guy-Pierre Martin, directeur de l'hôpital, affirmant que ce genre d'infection était inédit à sa connaissance.

Les poches retirées. Les parents aimeraient savoir s'il existe d'autres décès liés à ces poches contaminées. Selon eux, elles venaient d'un lot de 137 poches, dont 102 ont été détruites ou utilisées. Lorsque l'origine de l'infection a été découverte, les analyses ont montré que "les six poches qui restaient à l'hôpital de Chambéry étaient toutes contaminées", affirme Antoine. "Il n'y a plus dans les hôpitaux de produits semblables à ceux qui ont été utilisés à Chambéry", a affirmé Marisol Touraine samedi.

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