Nord : une manifestation contre les Roms

Les Roms explusés à Lille sont indésirables à Cysoing, à une quinzaine de kilomètres au Sud-Ouest de la métropole.
Les Roms explusés à Lille sont indésirables à Cysoing, à une quinzaine de kilomètres au Sud-Ouest de la métropole. © MAXPPP
  • Copié
Rémi Duchemin, avec AFP
Les habitants de Cysoing protestent contre la possible implantation d’un camp sur la commune.

Samedi à 11 heures, une partie des 4.500 habitants de Cysoing, dans le Nord, ont prévu de se réunir devant la préfecture du Nord, à Lille, et ce à l’appel… de leur maire. Tous manifesteront contre l’installation éventuelle, sur le territoire de la commune, d’un camp de Roms, ceux-là même qui ont été expulsés en août d’un campement installé dans la banlieue lilloise. Depuis plusieurs jours, la mobilisation s’intensifie

"Pas les infrastructures sociaux-éducatives nécessaires"

Mercredi, environ 250 personnes ont pris part à la manifestation organisée à l'initiative de la mairie, dont une dizaine d'édiles des communes voisines. Un autre défilé, sensiblement de la même taille a eu lieu jeudi. Vendredi, le maire a été invité à une réunion à la préfecture, au cours de laquelle la question n’a pas été tranchée. Benjamin Dumortier en a tout de même profité pour remettre au préfet une pétition qui a recueilli selon lui près de 8.000 signatures.

C’est donc le maire en personne qui mène la mobilisation. L’édile avait été contacté lundi par le préfet de la région Nord/Pas-de-Calais pour une possible mise à disposition d'un terrain industriel appartenant à Réseau Ferré de France (RFF). "On a voulu mobiliser les habitants sur la question, car il est impossible pour la commune d'accueillir un camp de Roms: nous n'avons pas les infrastructures sociaux-éducatives nécessaires", a expliqué Benjamin Dumortier, l’élu, sans étiquette.

"Inhumain de mettre des gens sur ce terrain"

Pour Benjamin Dumortier, le terrain pressenti par la préfecture est "complètement inutilisable : il y a des carcasses de voitures, de l'huile par terre, un bâtiment qui menace ruine et probablement de la pollution en sous-sol. Il est inhumain de mettre des gens sur ce terrain", assure-t-il. L’élu affirme aussi craindre pour la sécurité dans sa commune. Selon France 3, les associations qui accompagnent les Roms sont elles-mêmes réservées sur le terrain, notamment car les écoles des alentours ne pourront sans doute pas accueillir les enfants.

Un autre site est à l’étude, toujours dans le Nord. Le terrain appartient cette fois aux Voies Navigables de France (VNF) dans la commune de Bauvin. Mais là encore, le maire est plus que réservé. Le site pressenti est en effet classé en zone naturelle à protéger, et l’élu craint des conséquences néfastes pour l’environnement.