Noisy-le-Sec : un policier mis en examen

Un policier de 33 ans a été mis en examen mercredi et interdit d'exercer après avoir blessé mortellement un jeune homme de 28 ans recherché pour vol. Les faits s'étaient déroulés samedi en Seine-Saint-Denis.
Un policier de 33 ans a été mis en examen mercredi et interdit d'exercer après avoir blessé mortellement un jeune homme de 28 ans recherché pour vol. Les faits s'étaient déroulés samedi en Seine-Saint-Denis. © MAX PPP
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MS avec AFP , modifié à
L’homme de 33 ans est accusé d'"homicide volontaire" après un tir mortel.

Le policier est aujourd’hui interdit d’exercer. Le fonctionnaire de police, qui a blessé mortellement un cambrioleur présumé lors d’une intervention samedi soir à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, a été mis en examen pour "homicide volontaire" mercredi. Agé de 33 ans, le jeune homme a été placé sous contrôle judiciaire. En mettant l'agent en examen, le juge d'instruction a donc été plus loin que le parquet. L'avocat du policier a fait appel de cette décision.

Retour sur les faits

Le policier était accompagné par trois de ses collègues samedi soir lors d’une intervention pour interpeller un homme recherché pour des vols à main armée. Les forces de l’ordre avaient été prévenues de sa présence dans le centre-ville de Noisy-le-Sec par un appel anonyme, a expliqué le parquet mercredi dans un communiqué.

Les quatre policiers étaient alors partis à la recherche de l'homme en fuite. Le fonctionnaire incriminé, seul en voiture alors que ses collègues intervenaient à pied, a expliqué s'être retrouvé en face du fuyard, qui "l'aurait alors visé en tendant son bras armé vers lui". Le policier a alors tiré à quatre reprises, blessant l'homme âgé de 28 ans à l’abdomen, pour se défendre, selon ses dires. Le jeune homme a succombé à ses blessures le lendemain, comme l’avait annoncé Europe 1 dimanche.

L'autopsie et un témoignage vont à l'encontre de ses dires

Mais l'autopsie et un témoignage ont mis à mal la version de la légitime défense. La balle mortelle a atteint l'homme en fuite dans le dos. Par ailleurs, un témoin qui était en voiture a relaté "avoir assisté à une scène de course poursuite (...) au cours de laquelle un homme faisait feu en direction d'un fuyard", a rapporté le parquet. Et si l'homme en fuite était armé d'un revolver approvisionné, il n'en a pas fait usage. La grenade qu'il a lancée "s'est révélée a posteriori inoffensive", indique le parquet.

"Les policiers sont très remontés"

Plusieurs centaines de policiers ont manifesté mercredi soir à l'appel de plusieurs syndicats devant la Direction territoriale de la sécurité de proximité (DTSP) à Bobigny pour exprimer leur "colère" après la mise en examen de leur collègue.

Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat SGP-FO Unité, auquel appartient le policier mis en cause qui est délégué syndical, a expliqué que "les policiers sont très remontés". "Nous ne nions pas le fait que la justice doive faire son travail. Mais la qualification d'homicide volontaire retenue par la juge est incompréhensible, tout comme l'interdiction d'exercer la profession de policier, qui va le priver de son salaire", a-t-il poursuivi.