Niger : Juppé lève le secret défense

Alain Juppé a décidé de déclasser des documents secret défense.
Alain Juppé a décidé de déclasser des documents secret défense. © REUTERS
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Samira Hamiche avec agences , modifié à
Pour faire avancer l’enquête sur la mort des deux Français, des documents seront déclassifiés.

Le ministre de la Défense, Alain Juppé, a décidé vendredi de déclassifier une série de documents, dans l'enquête concernant l'opération militaire destinée à libérer Antoine de Léocour et Vincent Delory, enlevés le 7 janvier au Niger, et tués le lendemain.

Les documents en question, des photos et des vidéos prises lors de l'intervention des forces spéciales françaises au Mali, avaient été demandés par le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, qui a été chargé de concert avec la police, d’éclaircir les circonstances de la mort des deux jeunes hommes.

Juppé suit l’avis de la commission du secret défense

La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) s’était également prononcée jeudi pour la levée du secret défense.

"Suite à l'avis rendu par la CCSDN, le ministre de la Défense a pris la décision de déclassifier les documents demandés par le procureur", a détaillé le ministère de la Défense dans un communiqué.

La demande de Jean-Claude Marin datait du 14 janvier, et Alain Juppé avait saisi mardi la CCSDN pour avis. Une procédure de demande de déclassification nécessite d'ordinaire au moins une quinzaine de jours.

Antoine a reçu une balle "à bout touchant"

L’incertitude règne quant aux conditions du décès d’Antoine et de Vincent, survenue durant une attaque menée par l’armée française. Les soldats français avaient pris le relais des forces armées nigériennes, qui traquaient les ravisseurs, un groupe d’islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). L'armée et le ministère de la Défense imputent la mort des Français aux ravisseurs.

Deux autopsies ont été ordonnées, au Niger et en France. Elles ont montré qu'un des deux otages, Antoine de Léocour, était mort d'une balle dans la tête tirée "à bout touchant" par les ravisseurs. Le corps de Vincent Delory présentait quant à lui de graves brûlures et des traces de balles en cinq endroits, selon l'autopsie réalisée à Paris. D’après Alain Juppé, les cartouches provenaient d'un fusil-mitrailleur Kalachnikov, l’arme de prédilection d’Aqmi.

Jean-Claude Marin a toutefois souligné la semaine passée que Vincent Delory avait pu mourir de ses brûlures, ou d'une asphyxie provoquée par l'incendie d'éléments toxiques dans une voiture.