"Mon petit frère, c'était quelqu'un de bien"

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avec Raphaëlle Schapira , modifié à
- La fiancée et les proches des otages français tués au Niger sont sous le choc.

Les familles et les proches d'Antoine de Léocour et de Vincent Delory sont encore sous le choc, après la mort des deux Français, samedi lors de l’assaut du convoi de leurs ravisseurs à la frontière entre le Mali et le Niger. Ils avaient été pris en otage vendredi soir dans un restaurant de la capitale nigérienne, Niamey.

"Ca faisait deux ans et demi qu'il (Antoine de Léocour) travaillait en Afrique, il était parti là-bas juste après la fin de ses études. C'était un amoureux de l'Afrique, il se sentait bien là-bas", a réagi, Marie-Agnès Dhulu, une conseillère municipale de Linselles, la ville du Nord dont étaient originaires les deux otages. "Il était revenu au Niger pour le mariage. Il travaillait en Centrafrique et il comptait repartir exercer son métier pour une ONG en Centrafrique, juste après les noces", a-t-elle expliqué

"Je n'arrive pas à exprimer ce que j'ai sur le coeur"

Pour la fiancée nigérienne d'Antoine, la douleur est telle qu'elle n'arrive pas à exprimer sa peine. "C'est tellement difficile pour moi que je n'arrive pas à exprimer ce que j'ai sur le coeur", a ainsi réagi sur Europe 1 Rakia. Elle devait épouser Antoine dans les prochains jours. Entre deux sanglots, elle a par ailleurs confié avoir parlé au téléphone avec la famille de son fiancé. "Je suis de tout coeur avec eux. Ils peuvent compter sur moi", a-t-elle déclaré.

"Je prie Dieu (...) qu'il repose en paix", a encore réagi la jeune femme :

"On venait pour le marier et puis on va l'enterrer"

A ses côtés, Louis, un ami d'enfance des deux otages, venu à Niamey pour assister au mariage prévu mi-janvier, s'est dit partagé entre chagrin et colère. "Je suis arrivé vendredi quelques heures après l'enlèvement. Je pensais retrouver mes potes qui devaient venir me chercher. On venait pour le marier et puis on va l'enterrer", a-t-il réagi, avant d’ajouter : "C'est difficile. Je suis partagé entre la peine et la haine".

"C'est particulier de dire ça, mais c'est un voyage que je n'oublirai pas. Je reviendrai pour voir tout ce qu'Antoine voulait nous montrer", raconte Louis, sur Europe 1.

"Mon petit frère, c’était quelqu’un de bien"

Dans la famille de Vincent, qui devait être le témoin de mariage d'Antoine, l'émotion est grande. "On est anéantis par cette nouvelle, on n’arrive pas encore vraiment à y croire", confie Annabelle, la soeur de Vicnent Delory . "Mon petit frère, c’était quelqu’un de bien, quelqu’un qui aimait la vie. Il a toujours eu énormément de chance, et malheureusement hier la chance a tourné, et ça s’est mal terminé". "Il avait conscience que ce n’est pas un pays où on va en tourisme balnéaire. C’est le côté irréel de la chose. On se dit encore : "comment notre vie a pu basculer comme ça en 24 heures ?", raconte Annabelle.

La jeune confie également ne pas s'attendre à tout savoir des circonstances de la mort de Vincent et d'Antoine. "Je pense qu’on ne les connaîtra jamais vraiment. Ça s’est passé tellement loin… Et ce n’est pas ça qui va ramener Vincent et Antoine. Maintenant, on se demande plus comment on va gérer la suite. On veut lui rendre un hommage à la hauteur de l’atrocité de ce qu’il a pu vivre", souligne-t-elle.

La famille ne veut pas de marche

Une marche blanche devait être organisée samedi à Linselles, commune d'où étaient originaires Antoine et Vincent, à l'initiative de leur groupe d'amis. Relayée sur Facebook, elle devait avoir lieu à partir de 15 heures. Cependant, les parents d'Antoine De Léocour et de Vincent Delory ont fait savoir lundi après-midi qu'ils ne souhaitaient pas que soit organisée une marche blanche, d'après une information obtenue par Nord Eclair.