Militaire agressé à La Défense : l'agresseur traqué

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avec Alain Acco, Pierre de Cossette et Jean-Sébastien Soldaïni , modifié à
Les services de police sont mobilisés pour retrouver l'homme qui a agressé un militaire, samedi, à La Défense.

La traque se poursuit. L'agresseur d'un militaire à la Défense est toujours en fuite lundi, deux jours après son forfait. Les enquêteurs mobilisés sur cette affaire continuent d'analyser toutes les données susceptibles de le retrouver rapidement. Pendant ce temps, Cédric Cordiez, le militaire de 25 ans, se remet de l'agression à l'hôpital militaire Percy de Clamart. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s'est montré rassurant lundi sur son état de santé. "Il a été marqué évidemment par cette agression mais il se porte bien, son état de santé est rassurant", a déclaré le ministre.

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La vidéosurveillance a parlé. En étudiant les bandes vidéos du grand hall de la Défense où s'est déroulée l'agression, les enquêteurs ont pu se faire une image précise de l'assaillant et de son attitude. "L'image est de bonne qualité mais son exploitation peut prendre du temps", expliquait une source à Europe 1 dimanche. L'agresseur portait une sorte de calotte blanche sur la tête, une barbe épaisse d'une dizaine de centimètres, et des vêtements sombres, avec un pull beige noué autour de la taille. Avant de passer à l'attaque, cet homme, grand, a déambulé pendant une vingtaine de minutes dans cet immense hall où transitent les voyageurs du RER, du métro ou du tramway et les clients du centre commercial de la Défense, d'après les vidéos. "Son agresseur, Cédric l'a croisé un quart d'heure avant d'être attaqué, mais il n'avait détecté aucun danger", raconte au Parisien le beau-père du militaire. Le quotidien précise également que l'agresseur a prié avant l'attaque, sans que l'on sache de quelle religion il s'agit.

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Un sac lui appartenant retrouvé. Au premier étage du centre commercial, les policiers ont retrouvé un sac qui contenait à l'intérieur un pull, un couteau rangé dans un étui, un second étui vide, et une bouteille de jus d'orange entamée qui appartenait à l'agresseur, selon les informations recueillies par Europe 1 et confirmant une information du Parisien. C'est une aubaine pour les enquêteurs de la brigade criminelle qui ont pu lancer des analyses sur les empreintes digitales ou génétiques. Si les traces retrouvées sont exploitables, elles peuvent correspondre à un profil déjà connu et permettre d'identifier l'agresseur... Et si ce n'est pas le cas, elles pourront servir de comparaison si un suspect est interpellé.

Le militaire "choqué". Cédric Cordiez, qui se remet de l'agression à l'hôpital militaire Percy, de Clamart, dans les Hauts-de-Seine, est toujours "choqué", selon le témoignage Europe 1 de sa compagne, Aurélie. "Il a eu peur de mourir", confie-t-elle, avant de préciser : "Ça l'a choqué. Quand un infirmier est entré dans sa chambre à 4h du matin, il a cru que c'était son agresseur qui revenait pour finir ce qu'il avait commencé", explique cette jeune maman, qui conclut : "A deux centimètres près, son fils n'aurait plus eu de papa".

Pas de changement pour le dispositif Vigipirate. Cette première attaque contre une patrouille Vigipirate ne fera pas passer le plan au niveau écarlate, niveau ultime du risque terroriste sur le territoire. Les patrouilles ont repris normalement dès dimanche, même si cet acte va entraîner plus d'attention de la part des militaires. Jusque-là, ils se contentaient de repérer les colis suspects ou de faire de la dissuasion. Depuis samedi, ils savent qu'ils peuvent eux-mêmes être pris pour cible. "C'est une piqûre de rappel" confiait à Europe 1 dimanche soir un haut responsable de la lutte antiterroriste. Cet acte isolé ne surprend pas particulièrement les services de police. Depuis longtemps, Al Qaïda prône le djihad individuel et encourage à multiplier les actions spontanées, spectaculaires, imprévisibles et largement médiatisées... comme celle de samedi à la Défense.