Michel Germaneau, solitaire généreux

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Rémi Duchemin (avec AFP)
Sans attaches en France, l’otage avait décidé de s’engager dans l’humanitaire en Afrique.

Michel Germaneau, 78 ans, avait décidé de consacrer les dernières années de sa vie aux autres. Le Français, otage d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a annoncé son exécution dimanche, avait choisi l’Afrique pour participer à des missions humanitaires. C’est sur ce continent, au Niger, qu’il avait été enlevé en avril dernier.

Résidant à Marcoussis, sans conjoint ni enfants, cet ingénieur à la retraite était parti au Niger pour le compte d'une association, Enmilal (entraide, en touareg), spécialisée dans le soutien à la scolarisation et à la santé. "C'est un membre très actif de l'association, qui prend des médicaments pour le cœur", avait raconté à l'AFP Yvonne Montico, présidente de l'association, avant les informations sur sa mort. "Il était allé voir le fonctionnement d'une école que nous avons ouverte en 2009 dans le village In-Abangharet au Niger. Il venait de quitter le village lorsqu'il a été enlevé."

Passionné de ski et de montagne

Au cours de sa vie professionnelle, Michel Germaneau a travaillé pour différentes entreprises en tant qu'ingénieur électronicien avant de prendre sa retraite, selon Pierre Duprat, un ami de longue date de l'otage. "A ce titre, il a beaucoup voyagé, à Mururoa en Polynésie française, au Brésil ou au Gabon", a-t-il précisé. "Il a notamment participé à la construction du train transgabonais".

Originaire de Bordeaux, Michel Germaneau était aussi un passionné de ski et de montagne, selon l'une de ses voisines à Marcoussis, Danielle Gourmelin. Il vivait depuis plusieurs décennies dans une maison située dans une petite rue de cette ville, sans beaucoup de contacts avec ses voisins. Le Français avait de la famille en France mais avait vraisemblablement rompu tout lien avec elle. Un manque d’attaches qui l’a poussé à se tourner vers l’Afrique. Où il a probablement perdu la vie.