Mgr Vingt-Trois défend "l'embryon"

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avec AFP

Le cardinal-archevêque de Paris André Vingt-Trois estime que la proposition de loi levant l'interdiction de la recherche sur l'embryon humain qui doit être examinée jeudi à l'Assemblée, est "une erreur grave : cela veut dire que l'on considère que l'embryon n'est rien". La proposition de loi des radicaux de gauche, soutenue par le gouvernement, autorisant la recherche sur l'embryon et les cellules souches, déjà votée au Sénat, fera l'objet d'un vote solennel des députés le 2 avril. Elle prévoit de passer du régime d'interdiction de la recherche sur l'embryon avec dérogation à une autorisation encadrée.

Dans un entretien à Radio Notre-Dame, Mgr Vingt-Trois relève que "quand on donne libre cours à toutes sortes de recherches sur l'embryon, cela veut dire que l'on considère que l'embryon n'est rien et que c'est un matériau de laboratoire". "La loi de bioéthique qui a été votée en 2011 prévoyait qu'il y ait une autorisation préalable à la dérogation de l'interdit, a poursuivi le Président de la Conférence des évêques de France. Ce n'était pas parfait, mais cela avait l'avantage d'une part de maintenir l'interdit de principe, qui rappelle la dignité particulière de l'embryon humain, et d'autre part d'obliger les chercheurs à étayer leur demande sur un certain nombre d'arguments". "Le statut humain de l'embryon est gravement compromis et en plus, c'est une double erreur, souligne Mgr Vingt-Trois. C'est une erreur d'investissement puisque depuis un certain nombre d'années, on nous annonce que les cellules embryonnaires vont être la source de traitement régénératif des maladies nerveuses et, à ce jour, il n'y a même pas, dans ce domaine, de protocole d'essai. Et, d'autre part, on a d'autres pistes de recherche beaucoup plus prometteuses qui ont été d'ailleurs couronnées par un prix Nobel".
ab/mm/phc