Mediator : Frachon parle de pressions

Irène Frachon a évoqué devant la mission d'informations de l'Assemblée les pressions venues de Servier, mais aussi de l'Afssaps.
Irène Frachon a évoqué devant la mission d'informations de l'Assemblée les pressions venues de Servier, mais aussi de l'Afssaps. © MAXPPP
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avec Fabienne Le Moal , modifié à
La pneumologue a inauguré mercredi les auditions devant la mission d’information de l’Assemblée.

Elle a été la première à tirer l’alarme sur la dangerosité du Mediator. Et elle a été la première à être entendue par la mission d'information de l'Assemblée nationale sur ce médicament interdit depuis 2009, soupçonné d’avoir causé la mort de centaines de personnes. Mercredi, Irène Frachon s’est donc exprimée sur ce scandale sanitaire.

La pneumologue de l’hôpital de Brest a notamment évoqué devant les députés les pressions et les menaces dont elle a été l'objet de la part du laboratoire Servier, mais aussi de la part de l'Afssaps, l'agence du médicament selon elle sous influence de l'industrie pharmaceutique…

Ecoutez Irène Frachon :

"Lorsque je me suis intéressée à l’affaire du Mediator, un certain nombre de mes collègues qui avaient été confrontés à l’isoméride (un autre produit du laboratoire Servier, ndlr) m’ont plus que mise en garde. Ils étaient totalement terrifiés pour moi, et même pour eux d’ailleurs, tant qu’à faire", a affirmé la pneumologue devant la mission d’informations. "Et récemment, certains m’ont dit qu’ils étaient très contents de me savoir encore en bonne santé."

Et Irène Frachon a très vite compris qu’elle ne pourrait pas compter sur l’Afssaps. "On sent bien qu’on ne va pas nous pardonner la moindre faute et que nous ne serons pas en particulier couvert par l’Afssaps. Donc qu’on va être face au labo, clairement. (…) Après la parution du livre, il y a eu une réaction épidermique de certains experts de l’Afssaps. Je sais qu’il y a eu des coups de téléphone au conseil de l’ordre pour savoir s’il y avait moyen de m’interdire d’exercice. Qu’il y avait donc l’évocation de recours à l’Académie de médecine, à la justice."