Marseille s'attaque à ses ordures

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avec agences , modifié à
Le préfet a demandé à la Sécurité Civile de ramasser les ordures à la place des grévistes.

150 personnels de la Sécurité Civile ont été appelés en renfort à Marseille. Le préfet des Bouches-du-Rhône, Michel Sappin, leur a demandé mercredi de ramasser les ordures qui s'amoncellent dans les rues de la cité phocéenne depuis le 12 octobre, en raison de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites.

30 camions pour ramasser 8.000 tonnes d'ordures

L'opération concerne les 12 arrondissements (sur 16) touchés par le mouvement. Elle a commencé dans le quartier du Vieux-Port dès mercredi après-midi et devrait durer 48 heures. Le personnel de la Sécurité civile dispose d'une trentaine de camions pour ramasser les quelque 7.000 à 8.000 tonnes d'ordures qui se sont accumulées dans les rues en neuf jours.

Selon Gérard Dossetto, secrétaire général de l'union départementale FO qui a lancé le mouvement, "c'est un élément qui ne peut que radicaliser le mouvement, on appelle ça briser la grève".

Une situation "intolérable"

Michel Sappin a justifié sa décision, estimant que la situation était devenue "intolérable". Il a évoqué "des risques d'hygiène et de sécurité", ainsi que des risques d'incendie. "Si on ne fait rien, on risque de se retrouver dans une situation d'épidémie. Cela s'est déjà vu ailleurs comme à Naples", a expliqué le préfet.

Les grévistes ont toutefois bloqué les deux centres de traitement des déchets, interdisant ainsi le déchargement des bennes à ordures. La préfecture n'a pas exclu le déblocage de ces centres par les forces de l'ordre. Les poubelles ramassées pourraient aussi être déposées dans d'autres centres d'accueil situés sur les communes voisines de Marseille.

Lundi, la Communauté urbaine avait eu recours à un tractopelle pour déblayer quelques rues du quartier de Noailles, dans le centre. Samedi, les associations de commerçants avaient procédé à des nettoyages dans une des principales artères commerçantes.

Même situation à Angers

A Angers, la mairie a fait appel au service "Espaces verts" pour ramasser les déchets qui s'amoncellent depuis 8 jours. Des salariés des services techniques de la ville et de l'agglomération d'Angers, en grève depuis huit jours contre la réforme des retraites, ont reconduit à l'unanimité mercredi et jusqu'à dimanche le blocus d'un centre technique municipal d'où ne peuvent sortir les camions de collecte des ordures ménagères. Dans le même temps, la ville a décidé de confier temporairement à un sous-traitant privé le nettoyage de ses marchés.