Marina : 30 ans de prison pour les parents

La cour d'assises de la Sarthe a rendu son verdict mardi dans ce procès qui aura marqué les esprits.
La cour d'assises de la Sarthe a rendu son verdict mardi dans ce procès qui aura marqué les esprits. © MAXPPP
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S. de S. avec l'AFP , modifié à
La cour d'assises de la Sarthe a rendu son verdict mardi dans ce procès qui aura marqué les esprits.

Le verdict en tombé en tout début d'après-midi mardi. A l'issue de onze jours de procès, la cour d'assises de la Sarthe a condamné les parents de Marina, à 30 ans de réclusion pour les actes de torture et barbarie, ayant entraîné la mort de leur fille de 8 ans en 2009.

Une peine de sûreté plus lourde que les réquisitions

Lundi, le parquet avait requis entre 30 ans de réclusion avec une peine de sûreté de 15 ans, et la perpétuité avec 18 ans de sûreté, la peine maximale encourue, à l'encontre de Eric Sabatier et Virginie Darras, âgés de 40 et 33 ans. La condamnation du couple est finalement assortie d'une peine de sûreté de 20 ans.

"On s'attendait à une peine très importante depuis le début du procès", a commenté à l'issue de l'énoncé du verdict Me Dorothée Bersihand, avocate de Virginie Darras. "Qu'ils soient condamnés tous les deux à la même peine je trouve ça très bien, c'est juste", a-t-elle ajouté. Les avocats des parents se sont tout de même dits soulagés que leurs clients aient échappé à la perpétuité.

Les parents de Marina ont aussi été condamnés à 10 ans de privation des droits civiques, civils et familiaux, et au civil à verser 25.000 euros à l'aîné de leurs enfants ainsi que 20.000 euros chacun à trois autres.

Aussi condamnés pour dénonciation mensongère

La cour d'assises a aussi condamné Eric Sabatier et Virginie Darras pour dénonciation mensongère. Ces derniers avaient fait croire à la disparition de Marina le 9 septembre 2009, déclenchant des recherches inutiles alors qu'elle était déjà morte.

Depuis le 11 juin, date de début du procès, la cour a longuement examiné les faits et la personnalité des accusés qui ont reconnu avoir battu, humilié et torturé la fillette, dès ses deux ans et jusqu'à sa mort, sans pour autant réussir à expliquer pourquoi.

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A l'époque où Marina est morte, le couple avait quatre autres enfants dont l'aîné issu d'une première union de la mère, mais aucun d'entre eux n'aura subi des sévices comme Marina, enfant souffre-douleur du couple.

Un corps enroulé dans un drap

Deux jours après avoir déclaré sa fausse disparition, acculé par les preuves et les témoignages, le père avait craqué et mené les enquêteurs jusqu'au corps de la fillette : il était enroulé dans un drap, entouré de dix sacs poubelle, dans une malle où du béton avait été coulé. La malle avait été cachée dans un local technique d'une entreprise d'assurances.

Le corps de la petite fille, morte seule et nue dans le sous-sol de la maison familiale dans la nuit du 6 au 7 août, après une dernière journée de torture, avait été préalablement caché dans le congélateur familial pendant quelques jours.