Lyon-Turin : la manif tourne au chaos

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avec Rémy Pierre et agences , modifié à
EN VIDEO - 6.000 manifestants ont protesté dimanche près d’un chantier de la future ligne TGV.

L’opposition à la construction d’un tunnel pour relier Lyon à Turin ne faiblit pas. Dimanche, 6.000 manifestants se sont retrouvés à proximité d’un site en construction dans le Val de Suse pour protester contre l’instauration de la ligne à grande vitesse censée relier la France à l’Italie.

Batpisée "No Tav" (non au TGV en français), la manifestation a rapidement tourné au chaos et à l’affrontement avec la police. Au moins 188 policiers ainsi que quelques contestataires et un ouvrier ont été blessés.

D’après la police, un grand nombre de personnes impliquées dans les heurts (jets de pierres et de pétards) étaient des casseurs et venaient, pour certains, de l'étranger. Ce que réfutent les manifestants qui rejettent la faute sur les forces de l’ordre.

"La police a été violente avec nous", explique Franco, un manifestant italien. Ils ont utilisé beaucoup de gaz lacrymogène alors que nous étions calmes", a-t-il ajouté.

Retour au calme en soirée

La plupart des 6.000 manifestants avaient défilé dans la matinée dans le calme pour dire leur opposition au percement d'un tunnel susceptible, selon eux, de nuire à l'environnement. Les habitants de la vallée piémontaise sont farouchement hostiles à ce projet, défendu par le gouvernement et les autorités locales italiennes.

Le Val de Suse n’a retrouvé son calme qu’en fin de soirée dimanche, et le trafic a pu reprendre normalement sur l’autoroute entre Fréjus et Turin. L’odeur de gaz lacrymogène et les restes de banderoles jonchaient encore le sol alpin.

En début de semaine, déjà, les manifestants avaient fait part de leur féroce opposition :

Italie : manifestation contre le TGV Lyon-Turin...par nocommenttv

Pressés par Bruxelles de faire démarrer maintenant le chantier sous peine d'annulation des subventions - plusieurs centaines de millions d'euros -, et d'amendes salées, les politiques italiens veulent lancer rapidement les travaux.

Le projet finalisé en 2001 par Paris et Rome et dont le coût avoisine les 15 milliards d’euros doit se terminer en 2015. Un tunnel sous les Alpes de 52 kilomètres entre Saint-Jean-de-Maurienne et Bussoleno est nécessaire pour relier Lyon et Turin en 1h35. Il avait été présenté à l'époque comme "le premier chantier pharaonique du siècle".

En 2001, un "projet pharaonique" :