Longuet pourrait sonner le glas du Rafale

Le Rafale, dont l'armée de l'air française est jusqu'à présent le seul client, a accumulé les échecs à l'étranger.
Le Rafale, dont l'armée de l'air française est jusqu'à présent le seul client, a accumulé les échecs à l'étranger. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
La production des avions s'arrêtera s'il n'y a pas de commandes à l'étranger, a prévenu le ministre.

Les jours du Rafale sont-ils comptés ? Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a menacé mercredi de faire cesser la production des avions de combats français si Dassault Aviation, son constructeur, n'en vend pas à l'étranger.

Un argument financier

Les "appareils seront naturellement entretenus", a-t-il ajouté lors de Questions d'Info LCP/France Info/Le Monde/AFP. Le ministre a par ailleurs assuré que "l'industrie sera servie", puisque l'entretien d'un appareil" représente les deux tiers" de son coût total. Un coût qui serait toutefois entièrement à la charge du contribuable français en cas de mévente à l'export.

Gérard Longuet a également précisé qu'une telle éventualité se produirait uniquement lorsque que l'armée française aurait eu livraison de tous les appareils commandés, ajoutant que "l'étalement était jusqu'en 2018 au moins". Ensuite, "ce sera fini pour le constructeur, pas pour l'utilisateur", a-t-il fait valoir.

Interrogé par l'AFP, le ministre a toutefois complété ses propos un peu plus tard mercredi en précisant que "si Dassault ne vend pas de Rafale à l'étranger, en tout état de cause, la production, destinée à l'Armée française, ne s'arrêtera pas avant l'horizon de 2030". "Les livraisons aux armées se poursuivront, très substantiellement, au delà de 2020. Parallèlement, l'avion fera l'objet d'évolutions entre 2020 et 2030", a ajouté le ministre.

Série noire pour Le Rafale

Reste que cette annonce de Gérard Longuet intervient alors que Le Rafale, dont l'armée de l'air française est jusqu'à présent le seul client, a accumulé les échecs à l'étranger. Dernier en date : la Suisse, qui lui a préféré le Gripen du Suédois Saab, et les Emirats arabes unis qui ont jugé l'offre de Dassault "non compétitive et irréalisable".

Questionné sur les raisons pour lesquelles Dassault ne parvenait pas à vendre le Rafale à l'étranger, le ministre a souligné que cet appareil "était plus cher que l'avion américain (qui est) amorti sur des séries beaucoup plus longues". "Lorsque nous, nous commandons 200 Rafale en dix ou quinze ans pour un programme, les Américains font 3.000 appareils", a-t-il expliqué.

L'avion français reste encore en lice face à l'européen Eurofighter pour un appel d'offres de 126 appareils et 8 milliards de dollars lancé par l'Inde, qui devrait se décider vers la mi-décembre.