Liliane Bettencourt bientôt sous tutelle ?

Liliane Bettencourt a été entendue pendant deux heures à son domicile lundi
Liliane Bettencourt a été entendue pendant deux heures à son domicile lundi © MAXPPP
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avec Pierre Rancé , modifié à
- La juge des tutelles s'est rendue lundi au domicile de l'héritière de L'Oréal.

Alors que Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de l'héritière de L'Oréal, avait réclamé il y a quelques semaines que la justice prenne des mesures pour que sa mère soit placée sous tutelle ou sous curatelle, la procédure est désormais lancée. Lundi matin, la juge des tutelles de Courbevoie dans les Hauts-de-Seine, Stéphanie Kas-Danno, s'est rendue au domicile de Liliane Bettencourt à Neuilly-sur-Seine pour l’interroger.

Un enjeu crucial

Pendant deux heures et devant ses avocats, l’héritière de L’Oréal a été questionnée par la juge pour constater son état de lucidité et surtout vérifier si elle est bien protégée. Florence Fresnel, avocate spécialiste en droit des personnes, tutelle et psychiatrie, a décrit sur Europe 1 le déroulé d'un entretien de ce genre : "l’usage d’un juge des tutelles qui se déplace c’est d’interroger la personne en lui demandant le nom du président de la République, son âge, les relations qu’elle a vues dernièrement (...) ce sont des questions très simples. Ceci permet au juge des tutelles de se faire son propre jugement sur l’état d’altération ou non des facultés mentales de le personne qu’il a en face de lui".

L’enjeu est crucial pour la fille de Liliane Bettencourt. Elle entend démontrer que sa mère n'a plus toute sa tête, qu’elle est vulnérable et que son avocat Me Pascal Wilhelm en profite pour la tromper.

Rien n'est encore fait

Françoise Meyers-Bettencourt espère faire annuler l'actuel mandat de protection de sa mère afin de le remplacer par une tutelle ou une curatelle qui serait confiée à son mari, Jean-Pierre Meyers.

Mais rien n'est encore fait. A l’issue des auditions menées par la juge Stéphanie Kas-Danno, le procureur de Nanterre Philippe Courroye devra donner son avis. Enfin, un débat contradictoire sur les expertises médicales devra également être organisé. La décision ne devrait donc pas intervenir avant l'automne prochain.