Leur vol avec le "dépeceur de Montréal"

Luka Rocco Magnotta
Luka Rocco Magnotta © REUTERS
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avec Walid Berissoul , modifié à
Nathan et David étaient à côté de Luka Magnotta dans le vol Montréal-Paris.

Après dix jours de cavale, Luka Rocco Magnotta a été arrêté dans un cybercafé lundi à Berlin. Le jeune homme avait rejoint l'Allemagne après avoir passé quatre jours en région parisienne. Nathan et David avaient pris l'avion avec lui il y a dix jours, dans le vol Montréal-Paris. Les deux Français, qui ont passé six heures aux côtés du "dépeceur", témoignent au micro d'Europe 1.

"Un côté assez sale"

Alors que David et Nathan ont pris place à bord de l'appareil, "un garçon arrive juste à côté de nous", se souviennent-ils. Ils reconnaîtront le jeune homme plus tard, quand les médias diffuseront sa photo. "Assez mince, grand, androgyne, cheveux mi-longs, un peu un look d'ado", décrivent-ils. Mais "il avait les cheveux plus longs que sur la photo", ajoutent-ils, avant de préciser qu'ils lui ont trouvé "un côté assez sale". "Il ne sentait pas très bon", confient-ils.

"Il se cachait"

"Il était assez agité pendant le vol",  assurent Nathan et David. "Et à un moment il s'est clairement caché le visage", racontent-ils. Alors que Luka Rocco Magnotta "s'est juste absenté un moment", les deux Français s'inquiètent, "parce qu'on devient facilement parano quand on est en vol", avouent-ils. Mais les deux jeunes gens sont vite rassurés par une hôtesse : le Canadien est seulement allé au fond de l'appareil. "Visiblement il n'était pas bien, il pleurait en se cachant le visage", poursuivent-ils.

"On a passé six heures de vol avec lui", racontent les deux Français :

 

Mais finalement, c'est moins pendant le vol, que durant le week-end qui a suivi que les deux Français se sont sentis troublés. "Se dire qu'il était à priori à Paris, à priori à côté de nous… Se rendre compte qu'on a dormi à côté de lui…", poursuivent-ils. "Quand on pense à ce qu'il a fait, ça fait froid dans le dos", analysent David et Nathan.  "Moi, j'avais mon sac à main à mes pieds, donc pas loin de lui non plus, il aurait pu voir mon nom, mon adresse", explique l'un des deux hommes. "Imaginons qu'il ait parlé français et qu'il ait voulu tuer à nouveau", s'inquiète-t-il encore. "On aurait pu sympathiser avec lui et échanger nos numéros de téléphone. On se dit qu'on aurait pu être le prochain", conclut-il.