Lettre/Colonna : la défense monte au créneau

Yvan Colonna ne dira pas un mot sur la lettre avant le témoignage du directeur central de la police judiciaire mardi.
Yvan Colonna ne dira pas un mot sur la lettre avant le témoignage du directeur central de la police judiciaire mardi. © Reuters
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avec Marie Peyraube , modifié à
L’authenticité de la lettre de menaces est mise en doute par les avocats de Colonna.

Le procès d’Yvan Colonna devantla cour d'assises spéciale de Paris a repris brièvement lundi après la révélation de la lettre de menaces à Pierre Alessandri.Une lettre qui a été attribuée à Yvan Colonna, jugé pour la 3e fois pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998. Pierre Alessandri a fait savoir qu'il n'avait "jamais eu de lettre d'Yvan Colonna entre les mains". Les avocats du berger corse contestent pour leur part la validité procédurale de la lettre qui a été versée au débat. La journée de mardi s’annonce décisive.

La défense demande des comptes

D’après les informations d’Europe 1, Yvan Colonna ne dira pas un mot sur la lettre avant le témoignage du directeur central de la police judiciaire, Christian Lothion. Ses avocats comptent bien "cuisiner" le policier, le sommer de livrer à la Cour le nom de son mystérieux informateur, de celui qui lui aurait remis le courrier.

Après avoir confirmé que leur client était bien l’auteur de la lettre, les avocats d’Yvan Colonna parlent désormais d’une manipulation possible et essaient par tous les moyens de déminer ce coup de théâtre. Si le directeur de la police judicaire ne fournit pas l’original mardi, ils demanderont à ce que la lettre soit retirée des débats.

Une "manipulation" ?

Pierre Alessandri a fait savoir lundi par son avocat qu’il n’était au courant de rien. "Mon client indique n’avoir aucune connaissance de cette lettre, n’avoir jamais eu un courrier d’Yvan Colonna entre les mains, et n’avoir jamais eu un courrier d’Yvan Colonna saisi dans sa cellule", a expliqué au micro d’Europe 1, Maître Eric Barbolosi. Une lettre dans laquelle le berger de Cargèse demande à Alessandri, qu'il a considéré comme son "frère" mais n'est plus qu'une "balance", de crier "haut et fort" son innocence. Faute de quoi, il promet une "guerre, au procès et au dehors".

"Il estime qu’il s’agit d’une manipulation grossière, la question est de savoir à qui elle profite, à mon sens ni à Monsieur Colonna, ni à Monsieur Alessandri", a ajouté Maître Eric Barbolosi. Cette lettre, datée de décembre 2010, aurait été saisie dans la cellule d'Alessandri, ce que mettait en doute lundi la défense d'Yvan Colonna.

Alessandri a été condamné à la réclusion à perpétuité en 2003 pour l'assassinat du préfet de Corse. Après son arrestation, comme d'autres membres du commando, Pierre Alessandri avait mis en cause Yvan Colonna avant de se rétracter des mois plus tard.