Les saisies explosent mais, au fait, c'est quoi le khat ?

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DROGUE - Les saisies de ces feuilles stupéfiantes ont explosé en France en 2013. Les douanes en ont ainsi intercepté 49 tonnes.

Le Catha edulis ou Khat, plante dont les feuilles sont mâchées pour ses effets stimulants, intéresse de plus en plus les douanes françaises. Le chiffre parle de lui-même : sur un an, entre 2012 et 2013, les saisies de feuilles de cette plante classée en France comme produit stupéfiant, ont été multipliées par dix. Elles sont ainsi passées de 4,5 à 49 tonnes selon le bilan 2013 des douanes publié mercredi. Mais au fait, qu'est ce vraiment que le khat ? D'où vient-il ? Quels sont ces effets ? Europe 1 vous éclaire.

Le kath, un produit stupéfiant made in Africa. Selon l'Observatoire européen des drogues et toxicomanies (EMCDDA), le khat est un arbuste cultivé dans la région de la corne de l'Afrique, dans le sud de l'Arabie et le long de la côte est de l'Afrique. Il est ainsi appelé "qat" au Yémen, "jad" ou "chat" en Ethiopie et en Somalie, "miraa" au Kenya ou encore "murungu" au Rwanda et en Ouganda. En Europe, il considéré comme un produit stupéfiant dans 17 états membres de l'UE, dont la France, ainsi qu'en Norvège. Le Royaume-Uni l'a interdit en juillet 2013.

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Comment est il consommé et quels en sont les effets ? Les jeunes feuilles et les fines tiges de khat" se mâchent et se gardent dans un coin de la bouche en boulette serrée", explique l'EMCDDA, à la manière du tabac à chiquer. Selon Drogues info service, le khat est une réalité un "stimulant qui soulage la fatigue et la faim" en procurant une sensation "d'euphorie" et en renforçant "la vigilance, l’énergie et l’estime de soi". Ces effets peuvent s'étendre jusqu'à 24 heures et la phase de "descente progressive" peut s'accompagner d'agitation, d'irritabilité et de mélancolie. Une dépendance peut se créer en cas de consommation excessive, accompagnée de troubles somatiques et pour la santé mentale, précise l'EMCDDA.

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Comment explique-t-on l'explosion de ces saisies ? L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) explique la très forte hausse des saisies en 2013 par la modification des circuits d'importation de cette drogue après son interdiction au Pays-Bas en 2012, puis au Royaume-Uni, en juillet dernier. Récemment, en février, les douaniers ont ainsi saisi 236 kilos de khat à Strasbourg, dans une voiture qui venait des Pays-Bas. La marchandise était semble-t-il destinée à être écoulée en Suisse. En réalité, il ne semble pas que cette hausse record s'accompagne d'une explosion de la consommation sur notre territoire, la France figurant, du fait de sa position géographique, comme un pays de transit. Peu de statistiques donc. La drogue est principalement consommée par les immigrés de première génération originaires des régions productrices.

Quelles sanctions ?  L’usage du khat est puni d'une amende maximale de 3.750 euros et d'une peine pouvant aller jusqu’à un an d'emprisonnement. Le trafic est quant à lui puni d'une amende pouvant aller jusqu’à 75.000euros et d'une peine maximale de 30 ans de réclusion criminelle. A Strasbourg, l'homme conduisant la Mercedes chargée de feuilles a finalement été condamné à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, dix ans d’interdiction du territoire français et à une amende de 11.800 euros.

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