Les résultats "record" de Molex fustigés

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avec Benjamin Peter , modifié à
Christian Estrosi demande à Renault et PSA de ne plus traiter avec l’entreprise américaine.

La nouvelle a du mal à passer. L'équipementier automobile américain, Molex, qui fait l'objet de plaintes aux prud'hommes et refuse de financer un plan social, va augmenter le dividende versé à ses actionnaires de 14,8%. L'équipementier a vu son chiffre d'affaires bondir de 33% à 898 millions de dollars (649 millions d'euros) et son bénéfice net de 75 millions de dollars (54 millions d'euros) sur le troisième trimestre.

Côté salariés, cette annonce sonne comme un nouveau coup de massue.

"On est révoltés" :

A l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn, 200 familles sont restées sans emploi depuis la fermeture du site, en 2009, après 11 mois de lutte. Pire, l’entreprise américaine a annoncé récemment l'arrêt du paiement des indemnités de congés de reclassement dues à 19 des 283 salariés concernés par le plan social de septembre 2009, en réponse à l’action engagée devant les prud'hommes par d'anciens salariés de l'usine.

Estrosi appelle au boycott...

Aussitôt les chiffres communiqués, le gouvernement, par la voix du ministre de l’Industrie, a fustigé le comportement de Molex. Christian Estrosi a immédiatement appelé les constructeurs automobiles français Renault et PSA à cesser de travailler avec Molex et a, de nouveau, brandi la menace d'une plainte pour contraindre ce dernier à continuer de financer le plan social.

"Comment peut-on mépriser autant des engagements qui ont été pris, ne pas respecter un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) qui a été négocié avec le gouvernement, avec les salariés et les représentants des salariés de Molex ?", a déclaré Christian Estrosi, à la sortie du conseil des ministres. "C'est inadmissible, c'est scandaleux", a-t-il conclu, indiquant que le gouvernement engagerait "tous les moyens nécessaires" pour imposer à Molex de s'expliquer devant la justice.

... et Molex réplique

La réaction du groupe Molex n'a pas tardé. Sa vice-présidente, Ana Rodriguez, a dénoncé une "approche très agressive" de la France. "Nous sommes très surpris que le gouvernement français interfère dans nos relations commerciales", a-t-elle commenté. Ajoutant : "nous sommes toujours prêts à négocier (...) mais nous voulons parler avec des gens raisonnables qui respectent leurs engagements et ce n'est pas le cas des employés" de Villemur.