Les profs dénoncent un "budget en pénurie"

Les enseignants sont descendus dans la rue samedi pour protester contre les suppressions d'emplois.
Les enseignants sont descendus dans la rue samedi pour protester contre les suppressions d'emplois. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Plusieurs milliers d'enseignants ont dénoncé samedi les suppressions de postes annoncées.

Entre 10.300 et 13.300 personnes, selon les sources, ont défilé dans toute la France pour protester contre les 16.000 suppressions de postes dans l'Education nationale prévues à la rentrée prochaine. Enseignants, lycéens, parents d'élèves et étudiants étaient appelés par un collectif de 25 organisations à dire leur opposition aux 16.000 nouvelles suppressions de postes de 2011.

Selon le ministère, 8.967 postes d'enseignants seront supprimés dans les écoles primaires publiques (dont 5.600 actuellement en "surnombre", affectés sur des missions particulières), 4.800 dans les collèges et lycées publics et quelque 1.400 dans l'enseignement privé. Or, à la rentrée, selon les services statistiques du ministère, les effectifs d'élèves vont augmenter, en particulier en collèges (35.300 élèves supplémentaires attendus), en lycées professionnels (plus 14.000 élèves attendus) mais aussi dans les écoles (plus 1.500).

"Nous n'avons plus de marge"

Alors que les précédentes suppressions avaient principalement affecté des postes peu visibles (enseignants sur des missions particulières, année de formation des stagiaires, etc), celles de 2011 vont cette fois "toucher le noyau dur" du système éducatif, disent les syndicats. "Maintenant nous n'avons plus de marge à l'Education nationale", a expliqué la secrétaire générale de la FSU - la première fédération de l'Education -, Bernardette Groison. "Cela veut dire que des professeurs ne seront pas remplacés, que les classes seront surchargées (...) que des options en lycée seront supprimées, que des classes, en milieu rural notamment, seront fermées", a-t-elle affirmé.

"On va passer à un seuil supplémentaire, ça va être visible sur les conditions de travail des professeurs et les conditions d'études des élèves", a déclaré son homologue à l'Unsa-Education, Patrick Gonthier.
"On a fait tout ce qu'on pouvait lors du mouvement contre les retraites" (à l'automne), a-t-il précisé pour expliquer la faiblesse de la participation, élément renforcé par les conditions météorologiques défavorables et les "interrogations sur les modes d'action".

A Paris, le cortège a réuni 2.600 (police) et 5.000 manifestants (FSU), derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire "Refusons le budget de pénurie de l'Education nationale". A Toulouse, entre 1.200 et 2.000 personnes, selon les sources, ont battu le pavé. Ils étaient entre 1.000 et 2.000 à Lille, entre 550 et 1.500 à Rennes, entre 900 et 1.000 à Lyon. La police en a aussi compté 600 à 650 à Caen, 600 à Nantes, 300 à 350 à Quimper 300 au Mans, à Metz (600 selon les organisateurs), 250 Pau et à Angers et encore quelques centaines à La Roche sur Yon, Tours, Pontarlier, Besançon, Poitiers. A Strasbourg, les 250 à 300 manifestants ont lâché plusieurs centaines de ballons noirs, en signe de deuil.