Les médecins face à la burqa

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avec Virginie Riva , modifié à
Difficile pour les praticiens de soigner les patientes, de plus en plus nombreuses à porter ce voile.

Alors que l’Assemblée nationale doit se prononcer mardi sur le projet de loi sur l’interdiction du voile intégral dans l’espace public, des praticiens témoignent de leur difficulté à apporter tous les soins nécessaires aux femmes qui portent le voile intégral.

Accoucher en burqa

Depuis la loi sur les signes religieux de 2004, médecins et aides soignantes ont vu une augmentation des cas de femmes portant la burqa. Avec ce voile, impossible de vérifier l'identité du malade, son état de santé et en salle de chirurgie ou d'accouchement, les situations sont encore plus délicates.

Agnès est aide soignante en salle d'accouchement à l'hôpital de Poissy explique : " je me souviens d’un cas où une femme voulait à tout prix accoucher avec sa burqa. Il a vraiment fallu négocier pour qu’elle puisse accepter d’accoucher sans".

L’influence du mari

Une fois qu'elles ont accouché, Agnès ajoute que les femmes en burqa sont placées en chambre seule. Problème de pudeur, mais surtout d'influence du mari. Isabelle Lévy est auteur de La religion à l'hôpital. "La plupart du temps ce sont les maris qui s’opposent à une césarienne, à un examen effectué par un homme", explique l’auteur.

Résultat : la burqa crispe les relations entre patients et médecins. Paul Atlan est gynécologue. Il tient à l'hôpital de Clamart la seule consultation où les patients viennent parler de leurs dilemmes religieux.

Difficile parfois de dialoguer en situation d'urgence :

Et depuis quelques années, le personnel hospitalier est victime de violences commises par des patients ou des proches de patients pour des motifs religieux.