Les huîtres d'Arcachon victimes d'un mal mystérieux

Les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon subissent des pertes plus élevées que la normale.
Les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon subissent des pertes plus élevées que la normale.
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Les producteurs subissent des pertes plus élevées que la normale. Une espèce est particulièrement touchée.

Le chiffre. C'est une mortalité inédite qui touche le bassin d'Arcachon et qui inquiète les ostréiculteurs de la région. Depuis le début du mois, ils ont noté de pertes de 50 à 80% de leur production. Les causes de cette surmortalité restent inconnues.

"Nous atteignons des taux de mortalité qui varient entre 50 et 80 % sur l’huître marchande", assure Olivier Laban, président du Comité régional de la conchyliculture, dans les colonnes de Sud Ouest. Normalement, le taux de mortalité de ces huîtres destinées à la consommation immédiate varie autour de 4 à 5%, sans excéder 10%, précise le quotidien.

Baisse des stocks. La pénurie guette donc certains producteurs. D'autres maladies avaient en effet déjà décimé les stocks d'huîtres d'Arcachon. "Je restreins déjà quelques-uns de mes clients, car je tape dans mes stocks de fin d’été", confie Christophe Maleyran, ostréiculteur basé à Petit-Piquey, à Sud Ouest.

Pluies abondantes et été brutal.  Les causes de cette surmortalité n'ont pas encore été identifiées. Deux hypothèses sont cependant avancées. Les fortes pluies du printemps ont fait baisser la salinité du bassin d'Arcachon. "Or, l’huître a besoin de sel pour se développer", note Sud Ouest. Et l'arrivée tardive mais brutale de l'été, qui a fait grimper la température de l'eau très, voire trop, rapidement.

D'autres sites de production ostréicole seraient par ailleurs touchés. "Même en Irlande, ils sont atteints", affirme Denis Bellocq, un ostréiculteur du bassin. Une précision qui pourrait invalider l'hypothèse des pluies comme cause de cette mortalité puisque certains de ces sites ne sont pas alimentés en eau douce.

La triploïde dans le viseur. Une espèce d'huître est particulièrement victime de cette mortalité, précise Sud Ouest : la triploïde. Cette variété est fabriquée en laboratoire et stérile pour éviter la période de reproduction, où l'huître devient laiteuse. Présentée comme plus résistante que les huîtres naturelles, la triploïde serait en fait plus concernée par cette surmortalité. "La mortalité constatée sur les huîtres naturelles n’est guère plus élevée qu’à l’accoutumée (autour de 10 %) quand celle des huîtres triploïdes explose, parfois même à plus de 80 %", précise Sud Ouest.

Olivier Laban tient tout de même à rassurer les consommateurs : les huîtres vivantes sont bien consommables. "Il n’y a aucun doute là-dessus", assure-t-il.