Les hommes veulent travailler plus

Les hommes estiment plus important de se consacrer à leur travail, au détriment de leur vie privée, d'après un rapport présenté au Medef.
Les hommes estiment plus important de se consacrer à leur travail, au détriment de leur vie privée, d'après un rapport présenté au Medef. © REUTERS
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avec Eve Roger , modifié à
Les cadres et dirigeants d'entreprise préfèrent se consacrer à leur travail, plutôt qu'à leur vie privée.

C'est un constat assez surprenant. Le travail primerait avant tout, notamment pour les hommes, cadres et dirigeants d'entreprise. C'est en tout cas ce que révèle un rapport présenté jeudi au Medef, par une sociologue et une psychanalyste.

Pour réaliser leur enquête, la sociologue Brigitte Grésy et Sylviane Giampino ont interrogé une vingtaine de dirigeants et de cadres d'entreprise. Elles leur ont demandé comment ils arbitraient entre leur sphère privée et leur vie professionnelle. Et les sondés s'accordent à dire que le travail passe avant tout. Selon eux, un bon professionnel est "un battant". Et surtout, il ne compte pas ses heures. Il doit commencer tôt et terminer tard. Un rythme qui  pousse souvent ces hommes à mettre de côté la sphère familiale.

"Equilibrer travail et vie de famille"

Or, un homme doit "autant s'investir dans sa vie personnelle que dans sa vie professionnelle", explique la sociologue Brigitte Grézy, au micro d'Europe 1. "La sphère privée est un lieu d'épanouissement", poursuit-elle. Pour la sociologue, les hommes doivent prendre conscience de "l'erreur" qui consiste à croire que l'épanouissement n'est possible qu'à travers la sphère publique. "Pas seulement en termes affectifs, mais en termes de compétence, de savoir-faire, de savoir-être", explique-t-elle. Pour elle, si la reconnaissance au travail est importante, elle ne doit pas affecter celle de la famille. "Le fait d'être assis sur ses deux pieds est un facteur d'équilibre lourd", conclut-elle.

Un homme d'exception

Certains hommes ont cependant réussi à faire un pas de côté, à l'instar de Mathieu. A la naissance de sa fille, Léa, ce dirigeant de 31 ans a bouleversé son rythme de travail, au grand étonnement de ses 160 salariés. "J'ai pris entre trois semaines et un mois d'arrêt pour m'occuper de ma fille à 100%", raconte-t-il, au micro d'Europe 1. Ce nouveau père de famille avait en effet décidé de "couper complètement" avec le travail pour se consacrer à son enfant, "avec le téléphone éteint", précise-t-il.

Par la suite, il a adapté ses horaires de bureau, afin de continuer à s'occuper de sa progéniture. Un "nouveau rythme" qui n'a pas manqué de surprendre ses collaborateurs dans un premier temps. Preuve en est : lorsqu'il quittait son bureau à 17h45, ceux-ci lui demandaient "s'il était arrivé quelque chose de grave", se souvient-il, avec un brin d'amusement. Aujourd'hui Mathieu songe à prendre un mi-temps pour se consacrer à sa passion : la danse. Une décision qui ne risque pas de nuire à son chiffre d'affaires. Et pour cause, celui-ci augmente de 50% chaque année depuis trois ans.