Les éthylotests à nouveau obligatoires ?

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avec AFP , modifié à
Le CNSR recommande toutefois de ne pas sanctionner les conducteurs qui n'en ont pas.

• L'info. L'obligation d'avoir dans sa voiture un éthylotest, suspendue par le gouvernement en janvier dernier pourrait finalement faire son grand retour. Le Conseil national de la sécurité routière (CNSR), instance de conseil auprès du gouvernement, "recommande la détention obligatoire d'un éthylotest". La mesure va être étendue aux scooters de moins de 50 cm3, jusqu’à présent épargnés par ce dispositif. 

"Nous avons constaté qu'il y a des produits qui ne sont pas d'une sûreté absolu. Dans ces conditions, nous recommandons l'utilisation des éthylotests, mais sans qu'elle soit verbalisé en cas de non-détention dans la voiture", détaille Armand Jung, député PS et président du CNSR, interrogé par Europe 1. Selon lui, "cette absence de sanction incitera à utiliser l'éthylotest déjà acquis par de nombreux Français".

"Beaucoup ne savent pas évaluer leur alcoolémie". "Ce qui plaide en faveur du maintien de la mesure sur les éthylotests, c'est que beaucoup de gens ne savent pas estimer leur alcoolémie et surtout les hommes", a justifié à Jean-Pascal Assailly, chercheur à l'IFSTTAR (Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux) et expert auprès du CNSR. Avec un accident mortel sur trois, l'alcool est la première cause de mortalité sur les routes, selon la Sécurité routière. Et en 2011, plus de 1.000 personnes (sur 3.963 tués), ont perdu la vie dans des accidents générés par une vitesse inadaptée.

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"La sécurité routière décrédibilisée". Cette décision risque de susciter la colère de certaines associations qui ne sont pas favorables au retour des éthylotests obligatoires. Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, avait d'ailleurs annoncé mercredi matin avant la décision du CNSR mercredi matin qu'elle se désolidariserait de l'avis du Conseil, dont elle fait pourtant partie. "Les propositions qui seront faites ne seront d'aucune utilité pour le ministre et le grand public, qui ne pourra pas accepter que le CNSR émette des avis alors que rien n'a été validé par des experts. La sécurité routière ne mérite pas d'être décrédibilisée de la sorte. La ligue tient absolument à ce que son nom ne soit pas associé aux avis qui seront prononcés", a-t-elle commenté.

Le retour des panneaux radars. Autre mesure recommandée par la commission du CNSR, le retour des panneaux avertissant de la présence de radars automatiques. "Les nouveaux radars fixes de vitesse soient systématiquement annoncés par un panneau", a estimé Armand Jung. Depuis le deuxième semestre 2011, une partie des panneaux avertissant ont été retirés pour être parfois remplacés par des radars pédagogiques qui indiquent la vitesse sans sanctionner. "Les radars pédagogiques positionnés en amont des radars fixes existants seront remplacés au rythme des opérations de maintenance par des panneaux d'annonce", a précisé le président de la commission du CNSR.