Le nombre des néonaticides, les infanticides survenant le jour de la naissance, sont plus de 5 fois plus nombreux dans les données judiciaires (2,1 pour 100.000 naissances) que dans les statistiques officielles de mortalité, selon une étude Inserm. L'étude d'Anne Tursz et Jon Cook a été menée sur une période de 5 ans (1996-2000) dans 26 tribunaux de trois régions françaises (Bretagne, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais). Les chercheurs, qui ont recueilli les données judiciaires correspondant aux décès de nouveau-nés survenant pendant cette période, rapportent 2,1 néonaticides sur 100.000 naissances, soit 5,4 fois plus que dans les statistiques officielles de mortalité (0,39 pour 100.000 naissances). Sur un total de 27 cas (dont 9 où la mère n'a jamais été retrouvée), les chercheurs sont également parvenus à dresser un profil social et psychologique des mères auteurs de néonaticides. Ils ont notamment mis en évidence des situations "d'échec, de ratage", et de "carences affectives".