Les antennes Free inquiètent les maires

Le déploiement de 1.600 antennes-relais supplémentaires sur le territoire d’ici fin 2012 suscite l'inquiétude des maires.
Le déploiement de 1.600 antennes-relais supplémentaires sur le territoire d’ici fin 2012 suscite l'inquiétude des maires. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul , modifié à
Ils veulent que l’Etat assume ses responsabilités face au déploiement de 1.600 nouvelles antennes.

Les maires des grandes villes de France sortent le paravent. Avec l’arrivée de Free sur le marché de la téléphonie mobile et le déploiement de 1.600 antennes-relais supplémentaires sur le territoire d’ici fin 2012, ils craignent des réactions hostiles des riverains. Ils demandent donc à l’Etat d’assumer ses responsabilités dans ce dossier.

Car les maires des grandes villes de France font face à un dilemme : confrontés aux opérateurs de téléphonie mobile qui installent des antennes-relais sur leurs territoires, ils doivent répondre aux craintes des habitants, notamment sur l’impact potentiel de l’exposition aux ondes. Or, ils ne disposent pas de pouvoirs de réglementation sur la question des antennes-relais.

Une compétence exclusive des autorités de l’Etat

En octobre dernier, le Conseil d’Etat a en effet reconnu une compétence exclusive des autorités de l’Etat pour réglementer l’implantation des antennes-relais de téléphonie mobile. Ils déboutaient ainsi les maires de Saint-Denis, du Pennes-Mirabeau et de Bordeaux qui avaient pris des arrêtés visant à réglementer l’implantation des antennes de téléphonie. 

"Aujourd’hui, les maires n’ont pas leur mot à dire", indique-t-on à la mairie de Bordeaux. "Les opérateurs ont simplement à déclarer qu’ils installent une antenne à tel ou tel endroit. Les maires ne peuvent pas prendre de mesures de restriction sur ces implantations", ajoute-t-on.

"Les élus sont entre le marteau et l’enclume"

Face à cette situation, les maires se sentent démunis. "Ils se retrouvent entre le marteau et l’enclume", déplore Sébastien Fournier, de l’Association des Maires des Grandes Villes de France.  "On leur demande de faire de la concertation pour rassurer des populations inquiètes face à la multiplications des antennes-relais, et en même temps, on leur retire le pouvoir de décision", précise-t-il à Europe1.fr.  

D’autant que les craintes pourraient s’amplifier avec le déploiement de la téléphonie de 4e génération et le développement de l’internet mobile.

Appliquer les préconisations du Grenelle des ondes

Pour sortir de cette impasse, les maires demandent donc à l’Etat d’intervenir en appliquant les mesures préconisées par le Grenelle des ondes en mai 2009. En premier lieu, ils souhaitent que des réunions publiques organisées par les opérateurs soient présidées par un représentant de l’Etat. Ils réclament en outre que les dossiers déposés en mairie par les opérateurs soient assortis d’une simulation d’exposition aux ondes magnétiques pour répondre aux inquiétudes des riverains. Enfin, ils sollicitent une réflexion pour imposer davantage de mutualisation, notamment au sein des grandes agglomérations où les capacités d’accueil des antennes relais sont limitées.

Toutes ces revendications seront débattues le 4 avril prochain à Valence lors d’un colloque organisé par l’Association des maires des grandes villes de France.  L’occasion pour les parties prenantes de ce dossier, l’Etat, les maires et les opérateurs, d’échanger pour aboutir à des solutions concrètes.