Les Baumettes sont dans un état alarmant

Un rapport accablant vise l'établissement carcérale marseillais en pointant de nombreux dysfonctionnements
Un rapport accablant vise l'établissement carcérale marseillais en pointant de nombreux dysfonctionnements © MAXPPP
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Frédéric Frangeul avec Pierre de Cossette , modifié à
Les dysfonctionnements sont légion dans l’établissement marseillais, selon un rapport officiel.

• L'info. C’est un rapport accablant. Jean-Marie Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté, a visité la prison des Baumettes en octobre dernier et il en dresse un portrait alarmant. Selon le texte qu’il a remis en début de cette semaine à Christiane Taubira, la garde des Sceaux, l’établissement pénitentiaire marseillais "fait apparaître, sans aucun doute, une violation des droits fondamentaux", à savoir ne pas infliger de "traitement inhumain et dégradant" aux personnes détenues. En voici les causes :

>> Le rapport en intégralité, ici.

• Des cellules vétustes. Les constats faits depuis 20 ans n’ont rien changé à la situation de la prison des Baumettes dont l’état matériel est jugé "très dégradé". Le rapport de Jean-Marie Delarue évoque en ces termes le cas d’une cellule : "pas de cloison d’intimité ; réfrigérateur très sale et infesté de cafards ; nombreuses araignées et cloportes ; sol sale ; nombreux détritus".

• La surpopulation. La prison des Baumettes est remplie à 145%. D’une capacité de 1.190 places, elle accueille en réalité 1.769 détenus.

• Une prison insalubre : "L’insalubrité et l’absence d’hygiène sont consubstantielles à l’établissement", selon le rapport. "Depuis deux ans, les rats pullulent" et "les surveillant sont obligés de faire leur ronde en tapant des pieds pour les éloigner". "Peu de douches fonctionnent dans une salle de douche crasseuse" déplore le rapport, qui pointe au passage "un défaut d’entretien".

>> REPORTAGE : "C’est sale, c’est dégoûtant"

• Des surveillants démunis.  Ils doivent parfois effectuer leurs rondes avec leur propres lampes de poches pour pallier les problèmes d’électricité.  Il leur aussi demandé de surveiller à travers un œilleton des cellules non éclairées. Autant de problèmes qui ne sont pas réglés, faute de dotation budgétaire suffisante.

• Une violence omniprésente. La promenade, qui est quasiment la seule activité proposée aux détenus, est l’occasion de règlements de comptes réguliers. Depuis le début l’année, les médecins de la prison ont comptabilisé "quatorze contusions multiples, huit plaies profondes, sept fractures diverses et plaies, trois trauma crâniens, un viol", selon le rapport.