Le scandale des implants mammaires PIP

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avec agences , modifié à
DECRYPTAGE - La société PIP est accusée d’avoir utilisé une silicone dangereuse pour la santé.

Le scandale des prothèses mammaires défectueuses fabriquées par Poly Implant Prothèse (PIP) aurait fait sa première victime. L’association de victimes de cette entreprise, déjà poursuivie pour fraude, a annoncé mercredi qu’une de ses membres avait perdu la vie lundi, une mort directement liée aux implants incriminés selon le certificat de décès. Europe1.fr fait le point sur ce scandale sanitaire.

Pourquoi les implants PIP sont jugés dangereux ? L’entreprise PIP est soupçonnée de ne pas avoir respecté les règles sanitaires en utilisant pour ses implants un gel qui n'était pas destiné à un usage médical mais industriel. Résultat, un produit plus toxique et des risques de fuite plus importants.

Combien de femmes sont-elles concernées ? Leur nombre est évalué en France à 30.000, mais PIP, un temps troisième fabricant mondial, a aussi exporté sa production en Grande-Bretagne et en Espagne. D’un point de vue judiciaire, environ 1.400 plaintes ont déjà été déposées auprès du procureur de la République de Marseille.

Qui va payer ? Roselyne Bachelot l'a assuré en septembre 2010 : les femmes opérées suite à un cancer du sein seront entièrement prise en charge, nouvel implant compris. Pour celles qui se sont fait refaire les seins pour des raisons uniquement esthétiques, la Sécurité sociale prendra en charge "les échographies, les analyses, la désimplantation de ces prothèses non adaptées ainsi que les examens de contrôle qui suivront la période opératoire", avait alors précisé Roselyne Bachelot.

Les implants mammaires peuvent-ils être mortels ? La première victime est décédé suite à un lymphome, mais le doute persiste sur le lien entre prothèse et lymphome. "C'est un cas unique, le premier cas de lymphome connu à ce jour avec les prothèses PIP", a commenté l'agence des produits de santé (Afssaps). "Ce dossier n'a pas encore été évalué et investigué", a-t-elle précisé, avant d'ajouter : "il faut nous laisser le temps de l'évaluation. Il faut aller collecter des informations complémentaires".

Où en est la procédure judiciaire ? Une enquête préliminaire du Pôle santé du parquet de Marseille a été ouverte en mars 2010, suivie du retrait du marché de prothèses défectueuses. Des inspecteurs dépêchés sur place ont alors repéré des fûts de matière première suspects et recueilli des confidences de salariés : PIP utilisait un gel de silicone différent de celui qui avait été déclaré aux autorités sanitaires.

Quelle est la prochaine étape ? L’entreprise PIP a été mise en liquidation judiciaire et son patron est poursuivi pour fraude. Quand au collectif de victime, sa présidente sera reçue le 14 décembre au ministère de la Santé avec un médecin-expert "pour y exposer les faits et exiger des solutions adaptées".