Le renardeau Zouzou enlevé à ses maîtres

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Une famille a été condamnée mardi pour avoir recueilli l'animal sauvage, près de Bergerac.

Mimine, Zouzou, Gaston…ou comment des histoires d’animaux domestiqués qu’on veut retirer à leurs maîtres font la Une des journaux. Ces derniers mois, leurs destinées ont suscité une forte émotion, parfois même au-delà de nos frontières. Alors que la famille Delanes a été condamnée mardi à Bergerac pour avoir hébergé son renardeau Zouzou, retour sur ces faits divers à quatre pattes.

Zouzou, 1 an, en Dordogne

En avril 2010, Didier Delanes, habitant de Gardonnes, en Dordogne, trouve un bébé renard au bord de la route, sur le cadavre de sa mère. Il l’emporte alors, et l’élève. Mais c’est sans compter sur l’Office national de la chasse, qui, en mars dernier, découvre l’animal, et engage des poursuites contre la famille. Une procédure classique, car élever cet animal sauvage sans autorisation est interdit.

Mais, très attachée à son renardeau âgé d’un an, la famille demande le soutien de la population, et médiatise l’affaire. Elle raconte dans la presse que l’animal vit dans un enclos bien fermé, et qu’il est "doux comme un chien". Les Delanes refusent qu’il soit placé dans un centre spécialisé, de peur qu’il ne redevienne sauvage. Un comité de soutien, "Sauvez Zouzou", a été créé, et une pétition a réuni 12.000 signatures.

Pourtant, le tribunal correctionnel de Bergerac a décidé mardi de confisquer Zouzou et a condamné la famille Delanes à 300 euros d'amende pour détention d'un animal sauvage sans autorisation. Déçus, les Delanes ne sont pour autant pas abattus. Ils réfléchissent à la possibilité de faire appel.

Mimine, 11 ans, en Dordogne aussi

L’histoire de Mimine est sans doute la plus emblématique. Cette laie, aujourd’hui âgée de 11 ans, avait été recueillie par Evelyne Cornu, habitante de Veyrines-de-Vergt, en Dordogne, alors qu’elle venait d’être renversée par une voiture. Après sa convocation par la justice en juin 2011, l’amour de l’agricultrice pour Mimine a fait le tour de France…et d’Europe.

Le 7 juin dernier, Evelyne Cornu est condamnée à 200 euros d’amende, et sommée de se séparer de sa laie par le tribunal de grande instance de Périgueux. Mais la propriétaire, âgée de 42 ans, ne l’entend pas de cette oreille. "Je suis très attachée à elle, au départ c’était comme mon bébé (…) Elle ne voit que nous, si elle était remise en liberté elle ne survivrait pas longtemps", confie-t-elle alors au quotidien Sud-Ouest.

Dès la parution de cet article dans la presse locale, et sur le site Internet de Sud-Ouest, la mobilisation prend forme. Plus de 500 messages de soutien sont envoyés sur Internet ou par téléphone à Evelyne Cornu, et la fondation Brigitte Bardot entre en contact avec la famille. Une histoire qui a même traversé le Rhin, puisque le magazine allemand Die Stern s’en est fait l’écho.

L’histoire de Mimine pourrait bien rejoindre celle de Zouzou, puisque les deux familles périgourdines ont pour projet de créer une association destinée à aider les propriétaires d’animaux sauvages.

Gaston, 4 ans, dans les Pyrénées orientales

Tout est bien qui finit bien pour Gaston. Poursuivi pour détention d’animaux sauvages, Rosemary et Roger Marty ont comparu devant le tribunal correctionnel de Perpignan le 12 janvier dernier. Leur sanglier de 110 kg, Gaston était en sursis, et 6.000 euros d’amende avaient été requis contre le couple.

Alors que Rosemary menaçait d’entamer une grève de la faim si on lui retirait l’animal, et expliquait sur son blog que son animal l’avait aidé à surmonter un stress consécutif à une agression, le tribunal a finalement relaxé la famille. En signe "d’apaisement", le procureur a souhaité que l’animal soit laissé en paix jusqu’à sa mort naturelle. Sachant qu’un sanglier vit en moyenne trente ans, cela laisse encore un bon quart de siècle à la famille avec son animal.