Le général Bigeard est mort

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avec Didier François , modifié à
Figure des guerres d’Algérie et d’Indochine, le général Marcel Bigeard avait 94 ans.

Malade depuis plusieurs mois, le général Marcel Bigeard est mort vendredi matin à son domicile, à Toul, en Meurthe-et-Moselle, à l'âge de 94 ans. Cet ancien résistant, gaulliste historique, s'est éteint alors que la France commémore le 70e anniversaire de l'appel du 18 juin 1940.

Simple soldat en 1940, il s'était évadé pour rejoindre les Forces françaises libres en Afrique. Parachuté dans l'Ariège en juillet 1944 pour encadrer les maquisards, il avait participé à tous les combats pour la Libération dans la région.

Une "grande gueule"

Figure des guerres d’Algérie et d’Indochine, le général Marcel Bigeard était surtout connu pour son franc-parler. Invité d’Europe 1 en 1999, il confiait : "J’ai toujours une grande gueule, j’ai toujours dit ce que je pensais quand même. Ça ne m’a pas toujours réussi, j’ai souvent été relevé de mes commandements. Mais moi les emmerdes, ça me dope. Mourir pour la patrie, je suis encore disponible demain matin.

"La vie que j’ai menée, c’est un peu un film" :

Parmi les épisodes de sa vie qui lui ont valu de nombreuses critiques : la bataille d'Alger en 1957. Les parachutistes qu'il commandait avaient repris le contrôle de la ville aux indépendantistes. Mais des opposants au conflit avaient alors dénoncé des actes de torture et des exécutions sommaires. Trois ans plus tôt, il avait été fait prisonnier à Dien Bien Phu dans un camp retranché encerclé par le Viet-Minh.

Une carrière militaire et politique

Dans les années 70, le général Bigeard avait été secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense dans le gouvernement Chirac, sous Valéry Giscard d'Estaing.

Dans un livre testament publié il y a deux ans et intitulé Adieu ma France, le général Marcel Bigeard écrivait : "Tu n'es plus celle que j'ai connue, le pays du respect des valeurs, de l'hymne et du drapeau, le pays de la fierté d'être français. Adieu ma France des trafics en tous genres, du chômage, de l'islamisme, de la polygamie, du laxisme, de la permissivité, de la famille décomposée...".

Le général Bigeard était l'un des officiers généraux les plus décorés de l'armée française. Ce qui lui avait inspiré ce commentaire : "Je suis le dernier des cons glorieux".