Le crash de l'AF447 reconstitué en simulateur

© REUTERS
  • Copié
, modifié à
Notre consultant aéronautique a pu vivre la reconstitution des 3’30 fatales au vol Rio-Paris.

Les enquêteurs français de la catastrophe du Rio-Paris ont identifié une série de défaillances des pilotes de l'Airbus accidenté en 2009. Dans son dernier rapport publié vendredi, le Bureau d'enquêtes et d'analyse (BEA) a identifié une série de défaillances face à deux incidents majeurs avant le crash, en l'occurrence une perte des indicateurs de vitesse et un décrochage.

Mais comment les enquêteurs ont-ils pu conclure que les pilotes n'ont pas apporté les bonnes réponses ? Les enquêteurs travaillent de plus en plus à l'aide de simulateurs de vol qui leur permettent de reconstituer les circonstances exactes d'un accident. Bernard Chabbert, ancien pilote et consultant aéronautique d'Europe 1, a pu tester cet appareil et a vécu les 3'30 au cours desquelles les pilotes ont perdu le contrôle de l'appareil.

"On finit par y croire"

"On sait que c'est un simulateur, qu'on va faire semblant", témoigne Bernard Chabbert, avant d'ajouter : "il faut piloter la simulation de manière à ce qu'on arrive à reproduire ce qu'il s'est passé". "Finalement, en répétant cet exercice de multiples fois, on voit que ce n'est pas si difficile de perdre le contrôle d'un avion comme celui-là à cette altitude", détaille-t-il, avant de décrire la multitude de voyants qui se mettent à clignoter alors que la cabine simule une chute de 50 mètres par seconde.

"On s'attend à la fin tragique, on sait que cela ne va durer que moins de quatre minutes", poursuit-il, avant de confier : "mais quand on est assis dans le simulateur et qu'on est soi-même aux commandes du volant, on finit par y croire".

"Répéter plusieurs fois cette séquence, cela laisse extrêmement amer", détaille Bernard Chabbert :

De tels simulateurs de vol permettent de tirer des leçons des précédentes catastrophes aériennes pour former les pilotes et leur apprendre à se sortir de ce type de situation. Le porte-parole de la direction des opérations aériennes d'Air France a d'ailleurs annoncé vendredi que "deux séances de simulateur spécifiques" ont été ajoutées à la formation des pilotes. L'une d'elles concerne "les nouvelles manœuvres d'urgence en cas de décrochage" entraînant la chute de l'avion.