Le bisphénol A cherche un remplaçant

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et Eve Roger , modifié à
ENQUETE - A partir de janvier 2014 ce composant chimique sera interdit de tous les emballages.

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) reste sur sa position. Selon l'organisme, il n'est pas question d'interdire au niveau européen ce composant chimique utilisé dans les emballages alimentaires, a-t-il déclaré mercredi. Mais ce n'est qu'un rappel, en septembre 2010 déjà, l'EFSA ne préconisait pas de mesures particulières pour réduire l'exposition de la population à cette substance très répandue dans les objets de la vie quotidienne.

Pour rappel, le Bisphénol A est suspecté de perturber la fertilité féminine, de provoquer maladies cardio-vasculaires et diabète, mais les dangers pour la santé ne sont pas encore scientifiquement avérés. L'agence européenne attend donc la publication de nouvelles études, qui doivent être publiées récemment aux Etats-Unis pour réexaminer son avis en 2012.

Des tests laborieux

Pour les industriels français le temps presse. Le composant sera interdit en France à compter de 2014 dans tous les contenants alimentaires comme les bouteilles en plastique rigide, des boîtes de conserve ou des cannettes. Les fabricants sont donc sur les dents pour trouver le produit miracle qui pourrait remplacer le fameux bisphénol A. Des tests sont effectués dans quelques centres de recherche en France. Europe 1 a pu accéder à l'un de ces endroits très fermé.

Pour l'heure, les recherches sont peu fructueuses. Certains industriels essayent jusqu'à dix produits par semaine. "Ici nous avons quelques boîtes de pâté, ici des boîtes de poissons, ici  de la soupe, ça ce sont des légumes, ça des haricots verts. On les entrepose dans une durée qui est variable entre trois mois et cinq ans", raconte l'un des chercheurs du laboratoire. Objectif : voir si le vernis de substituions au bisphénol A résiste au temps.

"Ce vernis là ne convient absolument pas " :

Chaque matin, c'est l'heure de vérité. Les boîtes sont ouvertes et observées. Verdict pour une boîte de carottes râpées au vinaigre : "ce qu'on voit très précisément c'est que sur une partie de la boîte, on a un phénomène de corrosion qui s'est développé. (...) Il est clair que ce vernis là ne convient absolument pas à cette utilisation. Ca c'est un candidat que l'on va rejeter dans la liste des vernis de substitution potentiels", explique l'un des chercheurs du laboratoire.

Certains substituts déjà trouvés

Plus les aliments sont acides, plus il est difficile de trouver un vernis assez résistant. Les salsifis et le soja correspondent aux légumes les plus décapants. A l'autre bout de la chaîne, on retrouve le maïs ou les haricots verts. Pour ces légumes, un substitut a déjà été trouvé. Pour le reste, les recherches doivent s'accélérer. Les tests ne se feront plus sur des centaines de boîtes mais sur des millions d'exemplaires. Objectif : commercialiser des conserves dans la légalité à compter du 1er janvier 2014.