Le SPHP fête ses 75 ans

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Plus de 700 policiers assurent la protection rapprochée des personnalités politiques.

Pas de répression mais de la prévention pour ces "supers flics". 700 policiers du Service de Protection des Hautes Personnalités sont chargés de veiller à la sécurité des personnalités politiques françaises et étrangères ou des personnalités menacées. Ils fêtent mercredi les 75 ans de leur service.

L'actuel SPHP dérive du "Service des voyages officiels et de la sécurité des hautes personnalités" (SVOSHP) créé après l'assassinat du roi Alexandre Ier et de Louis Barthou à Marseille. Il prend son nom actuel en 1994.

Présidents de la République, Premiers ministres et Premières dames, anciens et actuels, membres du gouvernement sont entre autres sous la protection de ces policiers aguéris. Le SPHP dispose même d'une antenne spéciale à Strasbourg pour les institutions européennes. Des personnalités comme l'ancienne otage Ingrid Betancourt ou la présidente du Medef, Laurence Parisot, ont aussi été placées sous la protection du SPHP.

Pendant la campagne présidentielle de 2007, les candidats Ségolène Royal et François Bayrou ont également bénéficié d'un service de protection. Une polémique a éclaté quand la Cour des Comptes a révélé que l'ancienne candidate du PS avait continué à en profiter bien après.

Rachida Dati s'est également retrouvée au coeur d'un débat sur la justification de sa protection rapprochée, qui était assurée par au moins 3 policiers, après son départ du gouvernement, alors qu'elle n'aurait dû bénéficier que d'un seul, pour une durée limitée.

Pour le commissaire divisionnaire honoraire Éric Stemmelen, qui a fait partie du service pendant 17 ans, ce n'est pas le seul abus. "Madame Pompidou a bénéficié d’un accompagnement de sécurité par le SVOSHP devenu SPHP pendant plus de 30 ans après la mort de son mari, n’était-ce pas excessif ? De nombreux policiers ont continué à garder la bergerie de Latché très longtemps après le décès de François Mitterrand, était-ce normal ?", écrit-il sur lemonde.fr.

Certaines personnalités quant à elles refusent la protection. C'est le cas de l'ancien leader de FO, Marc Blondel, dans les années 1990. Le syndicaliste avait un garde du corps personnel "parce que je ne voulais pas du flic. J'étais qualifié de personne dite sensible, c'est le jargon des Renseignements généraux, du coup ils voulaient me foutre un flic qui me suivrait. Si le gars avait fait son boulot, tous les jours il aurait dit où j'allais", a-t-il confié sur Europe 1.