Le FLNC menace de reprendre les armes

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avec AFP , modifié à
Le groupe nationaliste dénonce l'attitude de l'Etat alors que Manuel Valls est en visite en Corse.

L'INFO. Le FLNC a choisi son moment. En pleine visite du ministre de l'Intérieur Manuel Valls en Corse, une branche du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), s'est dite prête mardi à reprendre les armes. "Nous reprendrons les armes pour que la France reconnaisse nos droits nationaux", annonce le mouvement nationaliste.

Qui sont les auteurs de ce texte ? A l'origine de ce texte de six pages se trouverait une branche dissidente du FLNC créée en juillet, et qui porte ce même nom de FLNC, selon une source policière, qui évoque des similitudes sur la forme et la signature. Ce groupe, aux accents altermondialistes, qui n'a jusqu'ici jamais revendiqué d'acte de violence évoque dans son communiqué "la lutte clandestine" a qui l'on a pu "reproch(er) de peser de manière négative sur la société corse" et "d'en freiner une évolution sereine". "Si depuis quelques années les actions militaires ont diminué, quels en sont les résultats? Plus de démocratie participative? Moins de violence dans la société corse? Moins d'exclusion? Des effets du libéralisme atténués par une société plus solidaire? Poser ces questions c'est déjà y répondre", appuie le mouvement.

Que dénoncent-ils ? Dans son communiqué, envoyé à la radio France Bleu RCFM, cette branche du FLNC dénonce "l'attitude ultra jacobine de la France". "Soit l’État français prend la mesure de l'effet désastreux de sa gestion de la Corse depuis deux siècles et demi et il en tire toutes les conséquences, soit il poursuit son rôle actif dans la destruction de notre peuple", écrit l'organisation en français. "Dans ce cas, comme aux premiers jours de la Lutte de Libération nationale, nous reprendrons les armes pour que la France reconnaisse nos droits nationaux", poursuit-elle.

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"Les élus traditionnels n'ont en rien réussi à redresser la santé fragile de notre peuple (...) La France, quant à elle, comme à son habitude, nie ses responsabilités dans le chaos qu'elle a pourtant créé", dit le communiqué, qui ajoute que "la France, à ce jour, reste un Etat colonisateur"."Avec pour objectif d'éradiquer la lutte de libération nationale corse, l'Etat français, depuis plusieurs décennies, a pratiqué des manipulations barbouzardes, encouragé la délation et utilisé la voyoucratie", poursuit-il. Sur un ton résolument altermondialiste, ce FLNC évoque sa volonté de s'opposer aux "méfaits du libéralisme mondialisé", afin que "le peuple corse" ne disparaisse pas sous "le rouleau compresseur de l'uniformisation mondiale".

Valls pas "impressionn(é)" par les "menaces". "Nous ne nous laisserons jamais impressionner par les menaces", a réagi le ministre, interrogé par la presse, soulignant que ce communiqué mérite d'être "analysé". "Il n'y aura pas la moindre négociation sous le diktat des menaces et des bombes", a-t-il ajouté. Manuel Valls est arrivé en Corse dans un contexte tendu, marqué en fin de semaine par le onzième homicide de l'année dans l'île et de violents affrontements à Bastia, en Haute-Corse, entre des militants nationalistes d'un syndicat étudiant et les forces de l'ordre.

De la coofficialité de la langue corse et du français. Pour cette visite, Manuel Valls est aussi attendu au plan institutionnel après le vote à la mi-mai de l'assemblée territoriale en faveur de la coofficialité de la langue corse et du français, une mesure ayant de grandes chances d'être jugée inconstitutionnelle. À ce sujet, le ministre a réaffirmé lundi peu avant la rencontre avec les élus son opposition à toute évolution. "Il y a une langue dans la République c'est le Français, c'est inscrit au cœur de la Constitution, on ne peut pas détricoter la République". "Le français n'est pas négociable, la République et ses valeurs ne sont pas négociables", a dit le ministre. Mardi, Manuel Valls doit signer la troisième tranche de 537 millions d'euros du plan exceptionnel d'investissement (PEI).

Le copie du communiqué du FLNC : Pourtant daté du 25/05/13, soit avant la visite de Manuel Valls, ce fax aurait bien été reçu mardi (le 04/ 06/13) par France Bleu RCFM. Joint par Europe1.fr, la radio insulaire explique que "ce fax n'est surement pas à l'heure".