Le Cran demande réparation à des descendants de négriers

Il n'existe qu'un seul mémorial pour l'esclavage en France, à Nantes, mais d'autres types de monuments ont été érigés dans le pays.
Il n'existe qu'un seul mémorial pour l'esclavage en France, à Nantes, mais d'autres types de monuments ont été érigés dans le pays. © Maxppp
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Ariane Lavrilleux avec , modifié à
COMMÉMORATION - Alors que la France célèbre samedi l’abolition de l’esclavage, le Cran demande réparation aux descendants de négriers.

INFO E1. "Il n’y a pas de responsabilité héréditaire, en revanche, il y a un patrimoine héréditaire". Louis-Georges Tin, membre du Cran, veut bien faire entendre qu’il ne lance pas une chasse aux sorcières deux siècles après l’abolition de l’esclavage. En1 demandant réparation à 3 familles de négriers bordelais à l'occasion de la commémoration de l'évènement, le Conseil représentatif des associations noires de France joue sur le symbolique, et espère également interpeller la mairie de Bordeaux qui refuse pour l’instant d’ouvrir un musée de l’esclavage malgré son passé florissant de port négrier. En France, seule Nantes, un autre bastion du commerce triangulaire français, a érigé un mémorial en l’honneur des 12 millions de victimes de la traite négrière.

nantes

"C'est aussi un peu retourner le couteau dans la plaie". Europe 1 a réussi à contacter les descendants de ces familles auxquels le Cran demande une réparation financière. Vincent, très peu impliqué dans les affaires de la société familiale Balguérie, est partagé entre l’envie d’assumer l’histoire de sa famille et l’envie de s’en émanciper : "Ça me touche bien sur je voudrais pas qu’il y ait des gens qui me disent : "Attendez vos parents ont fait de l’esclavage vous avez pas honte". Je ne vais pas dire que je suis contre un mémorial, mais je trouve que c’est aussi un peu retourner le couteau dans la plaie."

Tin

Refus de contribuer. Chez les Bethman, qui ne se sont pas exprimés au micro d’Europe 1, la gêne lorsque sont évoqués ces crimes vieux de deux siècles est palpable. Un membre de la famille refuse d'ailleurs de verser le moindre centime pour un mémorial et critique . Une position que conteste Louis-Georges Tin : "quand vous vous êtes enrichis sur des biens mal-acquis, sur des esclaves, le moins que vous puissiez faire aujourd’hui, c’est peut-être de contribuer à une réparation. Il me semble que refuser le dialogue avec les familles des victimes serait une attitude, un signe dévastateur je pense même pour leur image." Une attitude d’autant plus dévastatrice pour leur image que le Cran a interpellé publiquement ces trois familles samedi.

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