La vidéosurveillance séduit aussi la gauche

En région Rhône-Alpes, même les petites communes ont installé des caméras.
En région Rhône-Alpes, même les petites communes ont installé des caméras. © MAXPPP
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avec Jean-Luc Boujon
En région Rhône-Alpes, même les petites communes ont installé des caméras.

40.000 caméras de surveillance recensées en France l'an dernier, auxquelles s'ajoutent les 600.000 des banques, des parkings, des gares ou des commerces. La vidéosurveillance est en plein boom. Illustration dans la région Rhone-Alpes.

S'il y a quelques années encore, les élus de droite étaient en pointe sur ce dossier, la gauche s'est également mise à la vidéosurveillance, qu'elle a plus sobrement rebaptisée "vidéoprotection". A Lyon, le maire Gérard Collomb fut l'un des précurseurs. Dès 2001, il a fait installer des caméras. La capitale des Gaules en compte aujourd'hui 238. Et une soixantaine de caméras supplémentaires devraient être installées d'ici à deux ans.

"Mettre des caméras de vidéosurveillance, ce n'est pas être sécuritaire"

André Vallini, le monsieur Justice de François Hollande et président du Conseil Général de l'Isère, a lui aussi été pionnier en la matière. Il a fait installer des caméras devant 24 collèges de son département. Une décision pas toujours bien comprise par ses administrés. "Je me suis fait beaucoup critiquer et notamment dans mon camp. On m'a accusé de dérive sécuritaire. J'ai répondu que le fait de mettre des caméras de vidéosurveillance, ce n'est pas être sécuritaire, c'est avoir la volonté de dissuader aux abords des collèges, ceux qui viennent y semer le trouble", assure André Vallini sur Europe 1.

Même les petites communes n'échappent pas au phénomène. A Saint-Jean-de-Bournay, en Isère, les 4.000 habitants sont surveillés par six caméras. Et pour le maire socialiste Jean-Pascal Vivian, elles ont une réelle utilité. "Ma motivation au départ était de répondre à la population qui en avait marre de voir les voitures fracturées. Et nous, on avait beaucoup de bâtiments publics vandalisés. Avec les caméras, la délinquance c'est fini. C'est la tranquillité totale pour tous", assure l'édile.

"Aucune caméra n'a permis de démasquer un seul pyromane"

Mais tous les élus ne sont pas convaincus par la vidéosurveillance. Renaud Gauquelin, le maire socialiste de Rillieux-la-Pape, dans la banlieue de Lyon, est très réservé quant à l'utilité des caméras. Il n'en a fait installer que neuf dans sa ville. "Le bilan qui a été fait par la Cour régionale des comptes montre que l'efficacité pour l'élucidation pour un certain nombre de faits est de l'ordre de 1%. Ce qui signifie que 99% des élucidations sont liées à la connaissance des gendarmes et des policiers", affirme Renaud Gauquelin. "Il y a quelques années, Rillieux était la ville connue pour ses voitures qui brûlaient. Finalement, aucune caméra de vidéosurveillance n'a permis de démasquer un seul pyromane", conclut-il.