La réponse des gens du voyage à Estrosi

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Frédéric Frangeul avec Jacques Thérence , modifié à
REACTIONS - Visés par le maire de Nice, ils dénoncent sur place leurs conditions d’accueil dans le département.

La colère. Les propos de Christian Estrosi, qui a exposé dimanche sa méthode pour "mater" les gens du voyage ont fait le tour des caravanes à Villeneuve-Loubet, à une quinzaine de kilomètres de Nice. Pour ces gens du voyage, le député-maire de Nice a gravement dérapé dimanche en pointant du doigt leur communauté. "C'est un raciste. S'il en avait la possibilité, je crois bien qu'il nous mettrait des camps, comme en 1940, monsieur Hitler qui a brûlé toutes nos familles", témoigne une femme au micro d’Europe 1.

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"On est dix dans la caravane". Quant aux prétendues "belles voitures" stigmatisées par Christian Estrosi, les gens du voyages rappellent que c'est bien souvent leur seul bien matériel. "C'est tout ce qu'on a nous. Et bien souvent on les paye à crédit", ajoute une membre de la communauté des gens du voyage au micro d'Europe 1. "On est à dix dans la caravane, et on se lave les cheveux dehors", poursuit-elle.

Pas de zones d’accueil. Ces gens du voyage ne veulent pas entendre parler des caméras de Christian Estrosi, qui a évoqué dimanche ce moyen pour surveiller les campements. "Qu'il s'occupe d'abord des habitants de sa ville", s'insurgent-ils, tout en réclamant une aire de grand passage, qui fait cruellement défaut dans la région. Ces aires, d’une capacité d’accueil de 50 à 200 caravanes, sont destinées à garantir des conditions d’accueil décentes, pour des séjours de courte durée, pour les gens du voyage.  

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Des Français comme les autres. "Il n'y a rien pour nous recevoir", peste un membre de la communauté des gens du voyage de Villeneuve-Loubet au micro d'Europe 1 "Si on nous donne une aire de grand passage, avec de l'herbe et de l'eau, on se mettra dessus, on n’ira pas plus loin", ajoute-t-il. Avant de conclure : "On est Français et on est en vacances".