La presse veut taxer les acteurs du numérique

Le SPQN propose d'étendre à la presse en ligne le taux réduit de TVA à 2,1% réservée à la presse écrite.
Le SPQN propose d'étendre à la presse en ligne le taux réduit de TVA à 2,1% réservée à la presse écrite.
  • Copié
, modifié à
Une taxe sur les fournisseurs d'accès Internet (FAI) est réclamée par les professionnels du secteur.

La presse a bien l'intention de bénéficier de la croissance numérique. Les patrons de presse quotidienne nationale (SPQN) souhaiteraient instaurer une taxe sur les fournisseurs d'accès Internet (FAI), ainsi que sur les ventes de tablettes et de smartphones. Objectif : assurer le financement de la presse, comme le révèle Les Echos mardi. Cette initiative est également soutenue par les patrons de la presse quotidienne régionale (SPQR). Les professionnels du secteur devraient donc demander à rencontrer les candidats à la présidentielle prochainement.

Un taux réduit de TVA à 2,1%

Pour le SPQN, la presse a largement participé au succès du numérique en France (près de 20 millions de Français consultent chaque mois un site d'information) mais n'en a pas retiré les fruits. "La presse fait partie des motifs importants de consultation d'Internet sur les appareils mobiles, explique Denis Bouchez, directeur du SPQN. Nous représentons un secteur qui contribue fortement à l'émergence de l'économie numérique, et nous sommes peut-être celui qui en bénéficie le moins. Il existe des mécanismes de redistribution pour le cinéma et la musique, mais rien pour la presse. Or, nous sommes un secteur qui relève de l'intérêt général de la démocratie."

Outre cette taxe, le SPQN propose d'étendre à la presse en ligne le taux réduit de TVA à 2,1% réservée à la presse écrite.

280 millions d'euros de recette en 2010

La presse reste la principale source d'information sur le Net puisque six des sept premiers sites d'information en France sont issus de la presse écrite. Quant aux moteurs de recherche, ils tirent près de 72% de leurs titres d'actualité des sites de presse.

Selon Les Echos, les recettes de la presse numérique en ligne ont représenté 280 millions d'euros en 2010 (45 millions pour la vente de contenus et 236 millions pour la publicité). Aujourd'hui, l'essentiel du marché du numérique, qui pèse environ 10 milliards d'euros par an, va directement aux fournisseurs d'accès à Internet, aux portails ou encore aux moteurs de recherche. Résultat, les rédactions se paupérisent.

Entre 140 et 150 millions d'euros

Selon les premières estimations réalisées par ce syndicat, une contribution des FAI pourraient rapporter près de 30 millions par an. Quant à la taxe prélevée sur la vente d'appareils numérique, elle rapporterait entre 110 et 120 millions d'euros.

Enfin sur la question de la répartition de ces aides, plusieurs hypothèses sont encore en discussion, précise le journal Le Monde. Certains estiment qu'elle ne doit bénéficier qu'aux publications ayant un numéro de commission paritaire et qui traitent de l'actualité politique ou d'information générale. D'autres pensent que la contribution pourrait être répartie entre les sites d'informations au prorata de leur audience sur Internet.