La police municipale retrouve le Taser

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Cette arme, dont l’usage avait été retoqué par le Conseil d’Etat, a été de nouveau autorisée.

En plein débat après la mort d’une jeune policière municipale, la semaine dernière, lors d’une fusillade dans le Val-de-Marne, la décision ne devrait pas passer inaperçue. Par un décret paru jeudi au Journal officiel, signé par Brice Hortefeux et François Fillon, l’usage du pistolet à impulsions électriques Taser a été de nouveau autorisé pour les policiers municipaux.

Cette décision, le ministre de l’Intérieur l’avait promise en septembre dernier. Le Conseil d’Etat venait alors d’annuler un premier décret, rédigé sur huit lignes, autorisant le Taser. Motif : l'usage de cette arme n'était pas suffisamment encadré d'un point de vue juridique.

Le nouveau décret, beaucoup plus long, précise que "eu égard à la spécificité de cette arme" de 4e catégorie, comme le pistolet ou le revolver, "une formation spécifique préalable à l'autorisation de port" du Taser et "une formation spécifique d'entraînement" sont nécessaires.

Une arme toujours critiquée

Le décret indique par ailleurs que le pistolet à impulsions électriques doit être équipé de systèmes de contrôle "permettant d'assurer la traçabilité et la vérification de leur utilisation", citant un "dispositif d'enregistrement sonore et une caméra associée au viseur".

Il revient maintenant au maire de chaque commune d'autoriser ou nom le Taser à ses policiers municipaux. Une arme qui fait toujours l’objet de vives critiques. La Ligue des droits de l'homme a estimé jeudi que "le gouvernement se moquait de la sécurité des policiers et mettait en danger celle des citoyens". En 2009 déjà, 34 associations, collectifs, syndicats et partis politiques avaient réclamé un moratoire sur son usage par les forces de l'ordre, dénonçant "l'alarmante banalisation des atteintes aux droits et libertés" en France.