La mère d'Ibrahima avait prévenu la police

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avec Emmanuel Renard , modifié à
- Sa famille accuse : elle avait signalé à la police qu'elle recevait des menaces de mort.

La mère d'Ibrahima avait plusieurs fois signalé à la police et à la justice qu'elle recevait des menaces de mort de son ancien compagnon, mais n'a pas été entendue, a assuré l'avocate de sa famille, Yasmina Mechoucha Robin, jeudi sur Europe 1.

Elle allait chaque semaine au commissariat

"Depuis six mois, Tania (la mère de l'enfant) se rendait systématiquement chaque semaine (...) au commissariat pour les prévenir des menaces qu'elle subissait" de la part de son ex-concubin, a indiqué Maître Robin. "C’était d’ailleurs une de ses seules sorties de chez elle, tellement elle était terrorisée" a ajouté le conseil.

Il s'agissait "de menaces de mort", a-t-elle ajouté, précisant que l'ex-compagnon employait des expressions très explicites comme "je vais te tuer".

"On l'entendait à peine"

"On l'entendait à peine", a relevé l'avocate : "Il a fallu qu'elle se rende plusieurs fois au commissariat avant qu'on accepte de prendre sa plainte".

La victime "est même jusqu'à aller appeler le contrôleur judiciaire pour lui faire part du fait que (son ex-compagnon) ne respectait pas" l'interdiction, qui lui était faite d'entrer en contact avec elle, en vertu du contrôle judiciaire auquel il était soumis. Il avait récemment été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir menacé de mort par SMS la jeune femme avec interdiction d'entrer en contact avec elle.

Grâce au déclenchement du plan "Alerte Enlèvement", son fils Ibrahima a été retrouvé sain et sauf mardi soir après avoir été enlevé par son père. Celui-ci a avoué mercredi avoir tué la mère de l'enfant, son ancienne compagne, la veille à Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne.

La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a demandé jeudi au procureur général de Paris une enquête sur le contrôle des mesures de suivi ordonnées envers le père.