La gastronomie française à l’Unesco

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avec Diane Shenouda et AFP , modifié à
Le "repas gastronomique des Français" a été inscrit mardi au patrimoine immatériel de l'Humanité.

Les Français ont désormais une raison de plus d'être fiers de leur gastronomie. Le comité intergouvernemental de l'Unesco, réuni mardi à Nairobi, la capitale du Kenya, a en effet décidé d'inscrire le "repas gastronomique des Français" au patrimoine immatériel de l'Humanité. C'est la première fois qu'une pratique tournant autour de l'alimentation et de la cuisine obtient cet honneur.

Dans un des attendus de leur décision, le comité note que la gastronomie française relève d'une "pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes".

Un rituel très français

Plus que les plats, le dossier français reposait sur la coutume du repas gastronomique, "une pratique sociale qui s'attache à une représentation commune du bien manger", et qui pousse "à l'amitié entre les peuples".

"C’est le fait que le repas fait partie profondément de l’identité des Français", insiste Jean-Robert Pitte, président de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, et qui portait ce dossier depuis trois ans. "Ça existe dans bien d’autres pays. Mais nous avons une certaine forme de gastronomie, avec ce mariage mets et vins, cette succession de plats, cette façon de mettre la table, d’en parler, qui sont spécifiquement français".

Les professionnels sont en tout cas ravis, à l'image de Jacques Le Divellec, restaurateur parisien. "Il y a quelques années, on disait : 'Tu feras cuisinier, parce que tu as du mal à apprendre''', confie-t-il à Europe 1. "Maintenant, notre métier est reconnu comme un métier d'art, au même rang de la grande musique".

Un "sursaut culturel"

Au-delà du prestige que représente cette nomination, Jean-Robert Pitte espère bien que cela changera les habitudes des Français sur le long terme. "Il ne va rien se passer le jour-même, il n’y aura pas de pluie de truffes sur la France", tempère-t-il avec amusement. "Nous espérons d‘abord mettre le sourire sur le visage de tous les Français. La gastronomie, c’est quelque chose que tout le monde partage, il n’y a pas de différence homme/femme ou gauche/droite".

Jean-Robert Pitte espère surtout que ce sera un "sursaut culturel" . "Nous devons faire attention à ce que nous mettons dans notre assiette. Aujourd’hui, nous passons plus de temps à acheter des vêtements que de la nourriture".