La CGT part en guerre contre le FN

La CGT veut "empêcher que les salariés soient dupés" par le Front national
La CGT veut "empêcher que les salariés soient dupés" par le Front national © MaxPPP
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avec Olivier Samain et AFP , modifié à
Le syndicat a adressé un texte à ses cadres pour enrayer la montée du parti de Marine Le Pen.

"Le Front national ou l’imposture sociale". Derrière ce titre percutant, se déclinent onze pages d'un argumentaire adressé aux cadres de la CGT, pour tenter "d'empêcher que les salariés soient dupés sur les motivations véritables" du Front national.

Le parti de Marine Le Pen a peut-être "changé de costume pour conquérir les couches populaires les plus touchées par la crise et les couches moyennes qui s’estiment déclassées, mais il n’a pas changé de politique", explique la confédération de Bernard Thibault qui entend riposter à "une banalisation du FN, considéré par de trop nombreux salariés comme un parti comme les autres".

La CGT rappelle que la doctrine du FN est toujours la même et qu'elle s'appuie toujours sur la notion de préférence nationale. "Ce principe abject est clairement xénophobe, raciste et islamophobe. Il est totalement contraire aux principes fondamentaux défendus par la CGT et aux principes républicains", explique le texte du syndicat.

"Un parti dangereux pour les salariés"

La CGT s’étonne aussi de l’entreprise de séduction des salariés et des fonctionnaires venant d’un parti qui a "soutenu les pires dérives de l’ultralibéralisme financier et qui, il y a peu pourfendait avec véhémence la mobilisation contre la réforme des retraites".

Selon la centrale de Montreuil, le FN "est issu, est toujours composé de groupuscules qui ont combattu les libertés, la liberté de contester et de faire grève, de manifester" et celles "de tous ceux qui dans le monde souhaitent accéder à la démocratie".

Pour la confédération de Bernard Thibault, le Front national est un parti dangereux pour les salariés. Mais pas seulement. "Dans son entreprise de conquête d’un électorat populaire, le FN cherche à nous instrumentaliser", dit le document. Une réaction sans doute liée à la candidature aux dernières cantonales, sous l'étiquette Front national, d'un secrétaire de section en Moselle, Fabien Engelmann, exclu de fait, depuis, de la centrale syndicale.