L'hébergement d'urgence plus liée à la température

Cécile Duflot, la ministre du Logement, a annoncé que l'hébergement d'urgence ne serait plus dépendant de la température.
Cécile Duflot, la ministre du Logement, a annoncé que l'hébergement d'urgence ne serait plus dépendant de la température. © MAXPPP
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avec Reuters

L'info. Les 15.800 places d'hébergement d'urgence de France ne seront plus uniquement mobilisées en fonction de la météo à partir de l'hiver prochain, au profit d'une gestion tout au long de l'année, a annoncé jeudi la ministre du Logement Cécile Duflot. "Le principe, c'est bien d'avoir une logique en accordéon, c'est-à-dire d'avoir des places mobilisables en fonction d'évènements particuliers", a-t-elle dit en expliquant vouloir mettre fin à une gestion saisonnière parfois "inhumaine".

De nouvelles places. Les conditions socio-économiques, les migrations consécutives à des crises à l'étranger, ou encore les évacuations de bidonvilles feront partie de ces évènements, a dit la ministre, interrogée sur le fait de savoir si les démantèlements de camps de Roms seraient intégrés au dispositif. Dans une logique plus territorialisée, les préfets seront notamment chargés de détecter les points de tension et de participer à la gestion des mobilisations. 

"Nous allons ouvrir de nouvelles places, aujourd'hui nous ne sommes pas en situation, sauf très marginalement, de tension mais nous ne sommes pas à l'abri de situations plus difficiles sur tel ou tel territoire donc nous sommes très vigilants, notamment sur la question de la répartition géographique", a-t-elle dit.

En 2012, des besoins importants ont été constatés dans certaines zones où ils étaient mal anticipés, notamment dans des villes moyennes comme Clermont-Ferrand, a ajouté la ministre. La région parisienne totalise cependant plus du tiers des besoins d'hébergement d'urgence, avec 5.000 places environ.

Réquisitions contre locations. Ces mesures s'inscrivent dans le cadre du plan d'action pluriannuel contre la pauvreté présenté en janvier dernier, destiné principalement aux jeunes et aux personnes précaires. Plus de 112 millions d'euros ont été mobilisés pour l'hébergement d'urgence dans ce cadre. En complément, le gouvernement a débloqué pour l'hébergement d'urgence 70 millions via un "décret d'avance", a-t-elle expliqué.

Comme annoncé fin 2012, lorsqu'il s'est agi de lutter contre les vacances de logements, le ministère a traité 7.800 dossiers de réquisitions au cours de l'année. "La démonstration de la démarche de réquisitions dans les zones les plus tendues a fait la démonstration qu'il n'existe pas aujourd'hui, sauf exceptions, d'immeubles, de logements vacants en grand nombre", a-t-elle dit, soulignant qu'il s'agissait essentiellement de logements individuels. "L'information du propriétaire que son logement faisait l'objet d'une procédure de réquisition a abouti à la remise en location dans quasiment les trois quarts des cas", a-t-elle ajouté, précisant que le quart restant nécessitait d'importants travaux.

Le gouvernement souhaite développer les capacités d'hébergement et de logements pérennes, environ 158.000 places environ sur le territoire, qui permettent de proposer une transition entre urgence et logement classique, à travers des structures comme les pensions de famille. En outre, Cécile Duflot a rappelé l'objectif d'atteindre 150.000 constructions de logements sociaux dès 2014, contre 100.000 en 2013.