"L'emprise" de l'ex-ostéopathe des stars

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avec Noémie Schulz , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Pierre Pallardy comparaît mardi pour viols ou agressions sexuelles. Une patiente raconte.

Star dans les années 80, Pierre Pallardy se retrouve aujourd'hui devant la justice. Cet ostéopathe, auteur de plusieurs livres sur le bien-être, est accusé par une quinzaine de femmes de viols et agressions sexuelles lors de consultations dans son cabinet. Son procès s'ouvre mardi devant la cour d'assises de Paris.

"Le sentiment d'être sous une emprise". Catherine fait partie des victimes présumées. Elle confie au micro d'Europe 1 avoir été victime de viol et d'agressions sexuelles en 2004, alors qu'elle était venue voir Pierre Pallardy pour un problème de dos. Cette dernière évoque une emprise contre laquelle il était particulièrement difficile de lutter.

"J'étais éveillée et j'avais le sentiment d'être sous une emprise qui ne me permettait pas de bouger le moindre petit doigt et pas non plus capable d'émettre le moindre son. Je me rendais compte qu'il était en train d'outrepasser les règles élémentaires de la bienséance et, pour autant, j'étais incapable de réagir d'une quelconque façon", confie-t-elle au micro d'Europe 1. Toutes les plaignantes rapportent en effet le même scénario : elles prennent rendez-vous parce qu'il est connu et très vite Pierre Pallardy se montre familier. Il les tutoie, les appelle "mon petit cœur", leur parle de sexe… avant de déraper.

"J'étais incapable de réagir" :

Ostéopathe jugé pour viols : "j'étais sous son...par Europe1fr

"Comme si rien de s'était passé". "Après, lui a voulu aller plus loin et je me suis rapidement dégagée. Et, ce qui est très étrange, c'est que dans ces cas là, on a l'impression d'halluciner complètement, parce qu'il a un comportement comme si rien ne s'était passé", se souvient Catherine. Une posture qui décontenance les patientes et les incite à ne pas porter plainte.

Une notoriété qui le protège. Les victimes présumées évoquent également la notoriété de Pierre Pallardy. Face à cette homme qui à l'époque faisait le tour des plateaux télévisés et la Une des médias, elles ont peur de ne pas être prises au sérieux. "Quand on est médiatisé de la sorte et qu'on a des livres dans les librairies qui se vendent bien, on se dit qu'on ne fait pas le poids. C'est pour ça que je n'ai pas porté plainte", abonde la patiente.

"Je ressens un profond dégoût". Il a fallu attendre 2006 pour que la plainte d'une patiente pour agression sexuelle soit prise au sérieux. La police découvre alors qu'une autre femme avait déjà dénoncé Pierre Pallardy deux ans plus tôt, mais sa plainte avait été classée sans suite. Les enquêteurs décident donc de contacter une à une toutes les patientes de l'ostéopathe. Une vingtaine d'entre elles rapportent des faits d'agressions sexuelles ou de viols. Aujourd'hui, elles sont quinze à réclamer justice. "Je ressens pour lui un profond dégout, un profond mépris. Et ce serait vraiment un cadeau trop gros que de le laisser en liberté", résume Catherine.

De son côté, l'ostéopathe âgé de 72 ans n'a plus le droit d'exercer depuis sept ans, mais il continue de clamer son innocence. Sa femme et ses enfants viendront témoigner en sa faveur à la barre.