L'appel des oubliés de Xynthia

Ils seraient une dizaine de propriétaires de terrains "non-bâtis" situés route de la Plage à Aytré, en Charente-Maritime.
Ils seraient une dizaine de propriétaires de terrains "non-bâtis" situés route de la Plage à Aytré, en Charente-Maritime. © MAXPPP
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avec Pierre Rancé , modifié à
Les sinistrés de la tempête ont interpellé les candidats à la présidentielle.

Ils sont les laissés pour compte de la tempête Xynthia qui a fait 47 morts en février 2010. Avant cette catastrophe naturelle, ils avaient acheté un terrain à bâtir en bord de mer. Aujourd'hui, ils se retrouvent avec une parcelle inconstructible, invendable et sans indemnisation en vue.

Au contraire des propriétaires de villas installés dans les zones "noires" (ces secteurs côtiers "présentant un danger avéré de mort"), aucun dédommagement n'est prévu pour ceux qui n'avaient pas encore obtenu de permis de construire. Ils seraient une dizaine de propriétaires de terrains "non-bâtis" situés route de la Plage à Aytré, en Charente-Maritime.

"On travaille pour rembourser quelque chose qu'on a plus"

C'est le cas d'Hélène, 25 ans. Six mois avant la tempête, elle achète pour 100.000 euros un terrain à bâtir, à Aytré. Elle veut y construire avec son fiancé, la maison de leur rêve. "C'était la maison dans laquelle on voulait habiter. On avait tous choisi cette rue. On aimait beaucoup. C'était le dernier terrain qui restait, donc on a sauté dessus. C'était un super projet. On était ravis. Et là, plus rien… On travaille pour rembourser quelque chose qu'on a plus", a-t-elle déploré au micro d'Europe 1.

Milko a, lui, investi les économies de toute une vie dans un terrain payé 300.000 euros. Il voulait y construire deux maisons mais il a aussi tout perdu. "Ça fait deux ans qu'on a en face de nous des gens de la préfecture, le ministère de l'écologie. On a même renvoyé des courriers au Premier ministre. Il ne se passe rien. Il n'y a pas de refus, mais il n'y a pas de réponse...", a-t-il regretté sur Europe 1.

"Respect des calendriers"

Ayant frappé en vain à la porte de l'administration, les propriétaires ont introduit fin 2011 des recours devant le tribunal administratif de Poitiers, notamment pour "rupture d'égalité des citoyens devant les charges publiques". Ils ont aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle sur leur situation de sinistrés.

Sur leur blog de l'association L'avenir ensemble au sein de laquelle certains sinistrés se sont rassemblés, des réponses sont déjà parvenues. François Hollande, le candidat PS à la présidentielle, affirme qu'en cas de victoire en 2012, il fera en "en sorte que les préfets respectent les calendriers mis en place dans les communes du littoral vendéen afin d'assurer au plus vite la protection des biens et des personnes dans cette région qui nous est chère".

De son côté, Nicolas Sarkozy, par la voix de sa chef de cabinet Carine Trividic, a affirmé que le préfet de la Vendée "allait faire étudier" leurs situations et qu'il les tiendrait "informés des suites qui pourraient être réservées à cette démarche".