L'appel à l'aide du Samu social

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avec AFP , modifié à
Des professionnels de l’urgence sociale ont manifesté contre les coupes budgétaires de l’Etat.

Deux semaines après la démission de son président et fondateur Xavier Emmanuelli, le Samu social a tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Des professionnels de l’urgence sociale étaient en grève mardi, pour dénoncer les restrictions budgétaires prévues par l’Etat et la méthode du gouvernement pour réformer le secteur.

Des manifestations partout en France

Un appel au débrayage qui concernait les personnels du numéro d’urgence national 115 et les équipes mobiles des associations qui rencontrent les SDF. Les grévistes ont aussi manifesté un peu partout en France dans la journée. A Paris, les manifestants se sont rassemblés au square Boucicaut, dans le VIIe arrondissement, où des familles sans logement campent depuis mi-juillet, avant de marcher jusqu'au ministère du Logement, "avec l'espoir qu'une délégation soit reçue et entendue".

La Coordination nationale des professionnels de l'urgence sociale, soutenue par la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale, qui ont appelé à la grève, réclament tout simplement des moyens. Xavier Emmanuelli avait dénoncé le 19 juillet une situation qui n’était "plus gérable".
Publication d'un texte
Associations et personnalités du monde politique et du spectacle ont appelé mardi Nicolas Sarkozy à tenir ses "promesses" pour l'hébergement d'urgence, dans un texte publié sur le site du Nouvel Observateur."Monsieur le président, où sont vos promesses?", interrogent-ils, évoquant le discours de Nicolas Sarkozy de décembre 2006 à Charleville-Mézières (Ardennes) où il souhaitait que "d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir"."Paris, juillet 2011 (...) Le nombre de mal-logés, de sans-abris, ne fait qu'augmenter. La France a-t-elle baissé les bras ? Que répondre aux 3,5 millions de mal-logés ? Aux plus de 100.000 personnes qui vivent dans la rue ou passent de foyers en chambres d'hôtel ?", dénonce le texte.
L'appel est signé notamment par Emmaüs France, la Fondation Abbé Pierre, France Terre d'Asile, la Ligue des droits de l’Homme et Médecins du Monde, mais aussi par Martine Aubry, candidate à la primaire PS, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Cécile Duflot, les comédiens Josiane Balasko, Richard Bohringer et Carole Bouquet. Ils réclament que le droit au logement opposable (Dalo) soit "enfin appliqué", que "bureaux et appartements laissés vacants à la faveur de la spéculation immobilière" soient "mobilisés", ainsi que la fin des fermetures de places d'hébergement d'urgence et des "expulsions sans solution de relogement".
L'Etat a annoncé en mai une réduction des moyens alloués en 2011 à l'hébergement des personnes sans abri. Des restrictions budgétaires que le gouvernement justifie par le concept du "Logement d'abord" : donner la priorité à un accès de long terme des personnes sans domicile à un véritable logement, sans passer par la case de l'hébergement d'urgence, très coûteux.