L'Ile-de-France n'est pas suffisamment préparée à une crue historique de la Seine de l'ampleur de celle de 1910, estime un rapport d'étape de l'OCDE, qui souligne une "absence de vision stratégique d'ensemble autour de ce risque". "L'absence d'une vision stratégique d'ensemble autour de ce risque majeur pour ce territoire stratégique essentiel - et contrairement à d'autres grands fleuves tels que la Loire ou le Rhône - relève un déficit de la politique de gestion des risques", indique le document.
Ces travaux, commandités par l'Etablissement public territorial de bassin Seine grands lacs (EPTB), en charge de la lutte contre les inondations et du soutien des débits d'étiage, seront complétés en janvier par des recommandations. "La probabilité d'une crue majeure de la Seine de type 1910 ne peut être négligée au regard des enjeux et de la vulnérabilité des actifs désormais situés en zone inondable en Ile-de-France", écrit l'OCDE.
Une telle crue historique "impacterait directement et indirectement 5 millions de citoyens et de nombreuses entreprises" et, l'Ile-de-France représentant environ le tiers de l'activité économique du pays, elle "aurait un impact national significatif au niveau macro-économique", insiste l'OCDE. "Un paysage fragmenté d'autorités de différents niveaux est en charge de la gestion du risque inondation", relève l'OCDE. Et aux différents niveaux administratifs s'ajoutent différentes politiques publiques : la prévention des risques dépendant du ministère de l'Ecologie, la gestion des crises pilotée par le ministère de l'Intérieur, l'aménagement du territoire fortement dévolu aux niveaux régional et local et la gestion de l'eau aux mains de l'agence régionale de l'eau Seine-Normandie. "Jusqu'à présent des logiques isolées ont prévalu", déplorent les auteurs de ces travaux qui parlent de "déficit très clair de gouvernance".