L'ADN chimique, une arme anti-braquage

© CAPTURE ECRAN YOUTUBE
  • Copié
et Philippe Barcellona , modifié à
REPORTAGE - Des commerçants vont expérimenter un nouveau système de sécurité.

Les braqueurs n'ont qu'à bien se tenir. Le centre commercial de Rosny 2, en Seine-Saint-Denis, s’équipe dès vendredi d’un tout nouveau système de sécurité, à base d’eau, pour en quelque sorte "marquer" les voleurs. C’est la première fois en France que ce système baptisé "SmartWater" est testé à grande échelle. Il a déjà fait ses preuves dans une vingtaine de pays et plus particulièrement en Angleterre.

Le braqueur "marqué" pendant 6 mois

Chaque commerce de Rosny-Sous-Bois équipé du système "SmartWater", aura désormais sa propre signature ADN. Celle-ci est contenue dans de l’eau modifiée chimiquement, qui sera vaporisée sur l’auteur d’un braquage ou d’un cambriolage. Cet ADN fabriqué de toutes pièces marque la peau et les vêtements pour une durée de six mois minimum. Inoffensif, indélébile, il est surtout invisible à l’œil nu. C’est seulement sous une lampe à ultraviolets qu’apparaissent des traces jaune fluo.

L'analyse de ces traces permettra alors à la police de relier un suspect au lieu du délit. Franck Dufour, l’un des bijoutiers concernés par l’expérimentation, y voit un excellent moyen de dissuasion. "Je pense que ça répond à toutes les problématiques de la joaillerie en terme de braquage. Ça va être quand même très dissuasif de savoir que grâce à ce système, ils sont marqués pendant une période très longue de six mois", se réjouit-il déjà au micro d'Europe 1.

Un succès outre-Manche

Adopté depuis déjà plus de dix ans en Angleterre, "SmartWater" a déjà prouvé son efficacité dans la baisse du nombre de délits outre-Manche. Moins 40%, moins 90% dans certains quartiers britanniques. Là-bas, impossible d’ignorer qu’une zone est protégée par le système. Affiches grands formats, stickers sur les vitrines des magasins, ou à l’entrée des maisons.

Si l’expérience en Seine-Saint-Denis s’avère concluante, cette signalisation pourrait bien rapidement se banaliser un peu partout en France.