Karachi : un député veut aider la justice

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avec Aude Leroy et agences , modifié à
Jean-Jacques Candelier est prêt à transmettre les travaux de la mission d’enquête parlementaire.

Pendant sept mois, entre octobre 2009 et mai dernier, une mission d'enquête parlementaire a planché sur le dossier de l’attentat de Karachi, auditionnant notamment de nombreuses personnalités liées au dossier. Mais jusqu’alors le président l'Assemblée nationale s’est refusé à transmettre ces documents au juge en charge de l’affaire. Un député communiste, Jean-Jacques Candelier, membre de cette mission d'enquête parlementaire, a proposé jeudi de le faire lui-même.

"Si vous le souhaitez, je vous informe me tenir à votre entière disposition pour vous communiquer les différents PV que je détiens en ma possession", écrit encore Jean-Jacques Candelier à l’intention du juge d’instruction Marc Trévidic, dans une lettre dont une copie est disponible sur le site de la radio France Inter qui a révélé l’information. "Dans notre République, il existe un principe de séparation des pouvoirs, mais cela ne signifie nullement qu’il n’y ait pas de relations entre eux", se justifie Jean-Jacques Candelier.

"Une question de principe"

Au total, Jean-Jacques Candelier dit avoir en sa possession une cinquantaine de documents au total. "Peut-être que (le juge] ne trouvera rien d'extraordinaire, mais c'est une question de principe", s'est-il défendu au micro d'Europe 1.

Parmi les documents qu’il pourrait transmettre et qui sont susceptibles d’intéresser la justice, se trouve le PV de l’audition de l’ancien Premier ministre Edouard Balladur. Jean-Jacques Candelier s’interroge notamment sur les 10,25 millions de dons reçus pour sa campagne présidentielle en 1995, et qui pourraient provenir de versement de rétrocommissions lors de ventes d’armement. "10 millions, ça fait beaucoup" et "quand j’ai parlé de reçus, il a été évasif", confie Jean-Jacques Candelier au micro de France Inter.

Objectif : connaître la vérité

Pour Jean-Jacques Candelier, aider la justice doit permettre "que les familles des victimes, les blessés, les Françaises, les Français et la représentation nationale soient vraiment informés de ce qu'il s'est passé" lors de l'attentat de Karachi, a-t-il expliqué au micro d'Europe 1.

En fin de journée jeudi, le député a fait savoir qu'il serait entendu par le juge Marc Trévidic "la semaine prochaine".