Jugé par visioconférence après un oubli

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avec Nathalie Chevance , modifié à
Un détenu de Nîmes a comparu à distance, à Nantes. Une méthode jugée choquante.

Il était incarcéré à Nîmes et devait comparaître à 800 kilomètres de là. Mais les gardiens l'ont oublié. Philippe, déjà condamné à 5 ans de prison dans une autre affaire, n'a pas été extrait de sa cellule pour être emmené au tribunal de Nantes. Résultat : des caméras et des micros installés à la hâte, pour une audience en visioconférence.

Si la méthode a déjà été utilisée pour des demandes de remise en liberté, il s'agit d'une première pour une audience sur le fond. Elle n'est d'ailleurs pas prévue dans le Code de procédure pénale. "On ne peut rendre la justice à travers un écran. Et cela me choque profondément. (...) Le débat contradictoire doit être un vrai débat", s'indigne Marie-Blanche Régnier, vice-présidente nationale du syndicat de la magistrature, dans Le Midi Libre.

L'avocat du prévenu, Me Rémy Nougier, affirme avoir été mis devant le fait accompli le jour de l'audience. C'est "à la limite de la loyauté, voire à la limite de la légalité", regrette-t-il sur Europe 1. "La modernisation pourquoi pas. Mais si on arrive à une situation où on envoie la photo d'un prévenu par fax et l'avocat plaide par texto, je crois qu'on est dans une justice surréaliste."

"Une audience c'est une ambiance" :

Philippe a été condamné lundi à 3 ans de prison ferme. Me Nougier compte faire appel et envisage de déposer un recours en nullité de toute la procédure.