Jérôme Kerviel : "la banque savait"

L'ancien trader Jérôme Kerviel, qui dit "vivre un enfer" depuis qu'il a été très lourdement condamné en 2010 pour une perte record à la Société générale, repart à l'offensive par la voix de son nouvel avocat en portant plainte contre la banque, accusée d'avoir "truqué" des enregistrements.
L'ancien trader Jérôme Kerviel, qui dit "vivre un enfer" depuis qu'il a été très lourdement condamné en 2010 pour une perte record à la Société générale, repart à l'offensive par la voix de son nouvel avocat en portant plainte contre la banque, accusée d'avoir "truqué" des enregistrements. © CAPTURE BFM TV
  • Copié
avec Pierre Rancé , modifié à
TEMOIGNAGE - L'ex-trader de la SocGen est sorti de son silence vendredi.

A cinq semaines de son procès en appel contre la Société générale, Jérôme Kerviel est réapparu devant la presse vendredi à Paris, un an et demi après sa dernière conférence de presse. L'ancien trader de la SocGen, condamné en 2010 à cinq ans de prison dont trois ferme pour avoir fait perdre cinq milliards d'euros à la banque s'est montré plus combatif que jamais.

"Je ne comprends toujours pas pourquoi ce dossier s'appelle l'affaire Kerviel et pas l'affaire Société générale. Il est évident, de ce que j'ai vécu et des pièces qui sont au dossier, que mes supérieurs étaient informés de ce que je faisais et la banque savait", a lancé Jérôme Kerviel, accompagné dans cet exercice de Me Koubbi, son avocat.

"La banque savait" :

Alors que les deux hommes ont annoncé le dépôt d'une nouvelle plainte contre la banque pour "faux et usage de faux", l'ancien trader a défendu son intégrité : "je n'ai jamais, jamais, détourné le moindre centime, et pourtant j'ai été condamné comme personne ne l'avait jamais été auparavant".

"J'ai toujours assumé mes actes"

D'un point de vue personnel, l'homme, âgé aujourd'hui de 35 ans, qui a effectué neuf mois de détention, a confié sa détresse personnelle. "Pour moi, ces quatre dernières années ont été un enfer, et pour mes proches également. Mon nom a été sali et traîné dans la boue. je nourris l'espoir d'une réformation du jugement en appel", a-t-il ajouté, le visage fermé.

"Je resterai combatif et déterminé à faire valoir la vérité qui n'est pas celle rendue en première instance. J'ai toujours assumé mes actes et leurs conséquences, c'est comme ça que j'ai été éduqué. Cependant il est hors de question que j'assume les actes de la banque et du système et que je paie pour eux". Le procès en appel se tiendra à Paris du 4 au 28 juin.